Depuis le 30 août 2014, Le Mans est doté d’une nouvelle antenne de tramway. Redéployé sur deux lignes, le réseau peut se féliciter, 18 mois plus tard, d’un excellent bilan, avec une fréquentation record pour une agglomération moyenne.
Avec les cas exemplaires de Besançon et d’Aubagne, on sait que le tramway n’est plus réservé aux grandes agglomérations. Avec moins de 100 000 habitants, Aubagne a démontré qu’un réseau adapté peut trouver place dans une métropole moins importante. De nouvelles rames courtes proposées par Alstom à Aubagne (22 m) ou par CAF à Besançon (23 m) ont permis de répondre efficacement aux exigences locales. Avignon devrait pareillement leur emboîter le pas. Avant cela, Le Mans avait ouvert la voie en inaugurant son tramway dans une agglomération de 194 000 habitants. C’est à la fin des années 90 que la métropole commence à songer au tramway. À l’époque, les villes de Nancy et de Caen optent pour le TVR, le tramway sur pneus de Bombardier, qui revient sur le papier 20 % moins cher qu’un tram classique. Une option qui va sérieusement intéresser Le Mans, qui voit dans le TVR la possibilité de s’équiper à moindre coût. Malheureusement, ce véhicule résolument routier, qui évolue en mode guidé sur un rail unique, ne va pas, loin s’en faut, répondre aux espérances des villes qui l’ont choisi. Après une série de dysfonctionnements, le constructeur cessera de le commercialiser. Le tramway n’est pas une nouveauté au Mans. Par le passé, la ville a déjà disposé d’un réseau de trois lignes déployées sur 11 km.
À partir de 1944, le trolleybus commence à chasser progressivement le tram, qui cesse de circuler en 1947. Le trolleybus lui-même disparaît en 1969 à l’heure de renouveler le matériel roulant. À cette date, c’est le bus qui règne en maître dans l’agglomération. Les conditions de transport se dégradent progressivement et le nombre de voyageurs connaît une chute importante en parallèle à la motorisation des ménages. Au milieu des années 90, différents projets de TCSP (transports en commun en site propre) vont alors voir le jour, concentrés pour l’essentiel sur un axe nord – sud assez proche de l’itinéraire des anciens tramways. L’étude définitive de 1997 va faire le choix d’un réaménagement urbain ambitieux, dans le cadre de ce que l’on appelle depuis « l’école française du tramway ». L’arrivée du tram est l’occasion de redessiner la ville sur son parcours en faisant du traitement de façade à façade. Il va ainsi traverser, choix audacieux, la place de la République, devenue un vaste espace piéton. Au nord, vers l’hôpital, le boulevard Gambetta devient un grand axe structurant en ligne droite réservé au tramway (en dehors des accès riverains).