En décembre 1992, la ligne T 1 Saint-Denis – Bobigny est mise en service en intégralité. 25 ans plus tard, la RATP, devenue leader mondial du tramway, est en charge de huit des 10 lignes du réseau.
Difficile d’imaginer au début des années 90 le succès qui s’annonce. Alors que le tramway s’apprête à faire un retour en ÃŽle-de-France après 54 ans d’absence, les avis restent partagés sur ce nouveau mode de transport. Les plus optimistes espèrent 30 000 voyageurs par jour. Après proÂlongement, il en transporte aujourd’hui plus de 216 000. Au niveau régional, c’est un million de voyageurs qui utilisent au quotidien le troisième réseau européen de tramways. C’est dire si la success story en a surpris plus d’un. C’est sans doute ce qui explique un certain sous-dimensionnement de cette ligne du T 1 entre Saint-Denis et Bobigny. Ses rames TFS (Tramway français standard) de GEC-Alsthom de moins de 30 m à plancher bas partiel se révèlent aujourd’hui totalement inadaptées au trafic de la ligne. Ses portes mal disposées créent des congestions en stations qui ralentissent l’exploitation. 31 rames sont nécessaires (sur 35 au parc) pour exploiter les 16,7 km de la ligne. Le succès du T 1 (plus de 52 000 voyageurs par jour après trois mois d’exploitation) imposera le tramway en ÃŽle-de-France.
Les 25 ans du T 1 coïncident avec les 20 ans du T 2, mis en service en 1997. Équipé des mêmes rames TFS, il reprend l’infrastructure SNCF de la ligne Puteaux – Issy-Plaine prolongée à La Défense. Son succès est aussi flagrant que celui du T 1, qui continue son extension, atteignant Noisy-le-Sec fin 2003. En 2012, il pousse à l’ouest vers Les Courtilles à la rencontre de la ligne 13 du métro. Le T 2 est à son tour prolongé une première fois au sud vers Porte-de-Versailles en 2009, puis en 2012 vers Pont-de-Bezons. Le parc TFS est finalement réaffecté au T 1 alors que le T 2 reçoit de nouvelles rames Citadis 302. Sa forte fréquentation conduit à allonger ses quais pour circuler en unités doubles, formant des rames de 64 m, un record de France. La ligne transporte aujourd’hui 212 000 voyageurs par jour.
En 2006, c’est dans Paris même que le tramway T 3 est inauguré entre Pont-du-Garigliano et Porte- d’Ivry sur le tracé du bus PC de ceinture. Comme toujours, le succès est au rendez-vous, anticipé cette fois avec des rames Citadis de 43 m sur 2,65 m de large, le plus capacitaire de la gamme. En décembre 2012, la ligne est prolongée à Porte-de-la-Chapelle, scindée pour l’occasion en deux branches, T 3 a et T 3 b à Porte-de-Vincennes. Là encore, la fréquentation est élevée, 211 000 voyageurs par jour sur le T 3 a et 117 000 sur le T 3 b, 328 000 sur l’ensemble du T 3. Si l’on compare avec les records de fréquentation de province comme la ligne 1 à Montpellier qui fait des pointes à 130 000 voyageurs par jour, le succès parisien est impressionnant. Le mouvement d’extension surfe sur cette réussite et les prolongements comme les nouvelles lignes se succèdent.