Un coup de « buzz » médiatique… et un coup de bluff notable. En annonçant haut et fort l’arrivée du Wifi gratuit dans le métro parisien, la société espagnole Gowex a attiré les grandes foules journalistiques. À la clé, pour les utilisateurs parisiens des transports en commun, un service Internet gratuit avec un débit de 1 Mb/s grâce à 66 points d’accès dits « hotspots » placés dans 48 espaces et stations. Toutefois, cela concerne « seulement » trois stations souterraines : Place-d’Italie, Pont-de-Sèvres et Chaussée-d’Antin – sur un réseau métropolitain qui en compte 301. Une douzaine de stations du RER, sur 257, sont également concernées par le dispositif – dont Châtelet-les-Halles et Auber –, une dizaine de stations de bus – dont Saint- Lazare ou Château-de-Vincennes –, ainsi que 16 « espaces publics » – Châtelet, Gare-de-l’Est, Montparnasse – dans des stations de transport en commun, soit les couloirs ou les espaces où les usagers se croisent. Gowex affirme que son service sera par la suite déployé dans d’autres stations. Jenaro Garcia, PDG de Gowex, présenté comme un « créateur de villes Wifi », n’hésite pas à forcer le trait : « L’accès au Wifi, c’est comme l’accès à l’eau. Nous ne sommes pas capables de vivre sans eau, et dans notre société de l’information, on ne peut pas vivre sans accès à Internet. » Toutefois, même si le Wifi est timidement descendu dans le métro, il n’est toujours pas question de se connecter par Wifi dans les rames et les tunnels. De quoi laisser sur leur faim ceux qui ne peuvent se passer d’une connexion – presque – en continu sur leur smartphone. Surtout si l’on prend en compte les premiers commentaires des spécialistes de 01net., regrettant une couverture médiocre – il faut être à moins de cinq mètres d’une borne – et inférieure aux promesses, avec un débit réel testé de 500 Kb/s, soit moitié moins que promis. Pour Paris, et son métro, Gowex a donc noué un partenariat non exclusif de neuf mois avec Naxos pour utiliser son infrastructure Wifi existante. Cette filiale télécom de la RATP bénéficie d’un réseau Wifi couvrant 47 « hotspots » situés dans le métro et le RER, dont 21 sous terre. Un précédent contrat d’interopérabilité similaire a d’ailleurs déjà été signé, en mars, entre Naxos et SFR qui permet à ses abonnés d’accéder à ces points de diffusion Wifi. À la RATP, on rappelle avant tout qu’un appel à candidature auprès des opérateurs qui bénéficient d’une licence 3 ou 4G a été lancé au printemps. C’est cette technologie qui reste clairement la priorité pour la RATP par rapport au Wifi.
Pascal Grassart