L’annonce du confinement en France à compter du 17 mars avec interdiction des déplacements non essentiels est assortie d’une réduction drastique de l’offre de transport. Si la chute du trafic ne fait que s’accentuer au fil des semaines, l’arrêt des transports publics n’est cependant à aucun moment envisagé. Retour sur une période au cours de laquelle le trafic voyageurs, tous modes confondus, est au plus bas. Le trafic fret se maintient, lui, à 60 % de son volume.
L’année 2020 démarre sur une fin de grève qui a déjà mis bien à mal l’offre ferroviaire et les résultats financiers, sans oublier les difficultés à se déplacer pour les voyageurs. On ne pense pas alors que la normalité sera de si courte durée. Venu des contrées lointaines, ce virus inconnu entraîne la nation tout entière dans une mise à l’arrêt quasi totale ; et les transports ne sont pas épargnés.
Lorsque le gouvernement active la phase 2 de son plan de lutte contre la propagation du Covid-19 fin février, les transporteurs s’organisent pour répondre à une éventuelle demande de réduction de l’offre de transport pour certains types de trains ou dans certaines zones, voire à définir certains trains prioritaires. En interne à la SNCF, les premières mesures concernent les TGV Paris – Milan avec remise de masques aux contrôleurs. Et dès le 24 février, par précaution suite à la progression du virus dans la péninsule, les agents français quittent ces trains à la frontière de Modane.
Le 9 mars, la SNCF annonce le remboursement ou report sans frais des billets jusqu’au 30 avril. Le 10 mars, suite à la mise en quarantaine des régions italiennes de Lombardie et Vénétie, Thello annonce l’arrêt de tous les trains de jour Marseille – Milan et de nuit Paris – Venise jusqu’au 3 avril. Le 13 mars, sans vraiment parler de phase 3, le gouvernement annonce la fermeture des écoles dès le lundi 16 mars pour une durée indéterminée. Avec une conséquence pour les transporteurs : la possibilité accordée à l’un des parents de rester à la maison pour garder les enfants de moins de 16 ans. La SNCF et la RATP listent donc tous les agents qui pourraient être concernés dans les métiers dimensionnants et préparent d’éventuelles réductions d’offres liées à ces absences… sans oublier que des agents peuvent aussi être malades.
Suite aux importants départs enregistrés le week-end des 14 et 15 mars, on parle notamment d’un million de Franciliens partis en province, le nombre de trains est réduit à SNCF et RATP dès le lundi 16 : 50 % de l’offre semaine du 16 au 21, 30 à 40 % en semaine du 23 au 28. La réduction est plus importante sur les longues distances. Les TGV Paris – Grenoble sont supprimés dès le 16. Les TER suivent la même tendance : 35 à 40 % d’offre voire 10 % en Hauts-de-France. Le nettoyage est renforcé. L’accueil embarquement est suspendu sauf pour Eurostar et Thalys. Idem pour les contrôles à bord. L’offre France – Suisse est réduite du 19 mars au 26 avril. En Île-de-France, la ligne U, déjà touchée par un effondrement de talus à Sèvres, ferme totalement le 16.
Le 16 mars, le président Macron annonce un confinement pour le 17 mars à midi pour au moins 15 jours. Les déplacements non essentiels sont interdits. Le gouvernement demande aux opérateurs d’accompagner ce confinement en réduisant drastiquement les moyens de déplacement. Le 20 mars, la chute de trafic est spectaculaire : 15 % des TGV (90 trains), 35 % des Transilien, 14 % des Intercités, aucun train de nuit, 25 % des TER, 20 % des Thalys et Eurostar.
En France et presque partout en Europe, le fret ferroviaire s’est avéré être l’épine dorsale des services logistiques du « Vieux Continent » lors de la crise sanitaire de COVID-19. Il a également prouvé qu’il peut être un moyen de transport de marchandises fiable et attractif lorsqu’il a une capacité suffisante et de bonne qualité.