Cette année, les bonnes conditions d’enneigement ont attiré un flux record de vacanciers vers les stations savoyardes en février. Un grand nombre d’entre eux ont choisi le train pour les acheminer dans les gares des vallées alpines au plus près des stations. Une tâche réservée désormais aux TGV et plus particulièrement aux Duplex.
Cet hiver, eu égard à l’élimination récente des derniers trains de nuit, la desserte de pointe des vallées alpines a fait le jeu exclusif des TGV. C’est traditionnellement la Tarentaise qui mène la ronde vers les grands domaines de l’or blanc, mais celles de l’Arve vers Saint-Gervais et Chamonix et de Maurienne vers Modane connaissent également un flux important de clientèle venant de la capitale mais aussi d’autres régions de l’Hexagone. Voyons comment ces dessertes se sont organisées au cours de cette saison hivernale, spécialement enneigée en altitude.
La Tarentaise en tête des destinations ferroviaires
La vallée savoyarde de la Tarentaise, avec son univers skiable de stations variées, puissamment équipées entre 1 000 et 3 000 m, capte et de loin en France le plus grand nombre d’adeptes de la glisse et connaît les faveurs des sportifs étrangers. Celles du Chablais, de la vallée de l’Arve, du Mont-Blanc, des Aravis, des Bornes, du Beaufortain, de Belledonne, de Chartreuse, de Maurienne, du Vercors, des Grandes-Rousses, de l’Oisans, des Écrins, du Gapençais, du Queyras et du Briançonnais arrivent loin derrière en termes de fréquentation.
Grâce aux Jeux olympiques d’hiver de 1992, avec pour épicentre Albertville, les voies de communication ont été améliorées vers l’amont, qu’il s’agisse de la route avec l’A 430 jusqu’à cette localité, la mise à deux fois deux voies de la RN 90 jusqu’à Moûtiers et de son aménagement au-delà vers Bourg-Saint-Maurice.
Côté ferroviaire, la voie unique Saint-Pierre-d’Albigny – Bourg-Saint-Maurice, longue de 80 km, a elle aussi été modernisée avec électrification en 1,5/25 kV en 1988, signalisation automatique, relèvements de vitesse et gares télécommandées et agrandies. Ses installations ont été conçues pour écouler, les jours de superpointes de trafic d’hiver, 105 circulations. En fait, les samedis de février de la décennie 1990, le seuil des 80-90 trains avait été atteint , mais par la suite, avec l’emploi de plus en plus généralisé des rames TGV à deux niveaux et la réduction des trains de nuit au long cours, on a assisté à un tassement du nombre de circulations.
Depuis 2010, le nombre de ces derniers a peu à peu décru pour disparaître totalement en 2016, et avec eux les longues étapes depuis Brest, Quimper, Le Havre, Dunkerque, Calais, Strasbourg, Nice, Bordeaux, Hambourg via Genève. Parallèlement, la concurrence routière composée d’automobiles de particuliers battait son plein en dépit des bouchons endémiques rencontrés, entravant gravement l’écoulement en aval d’Albertville. Une partie de la clientèle étrangère, notamment de Britanniques, d’Allemands et de ressortissants des pays du Benelux, utilise également la voie aérienne jusqu’aux aéroports de Chambéry et Genève Cointrin, avec continuation par cars jusqu’aux sites de résidence en altitude.