Essentiellement établie en plaine, la ligne des Landes présente de nombreux alignements et des zones de courbes à grand rayon. Sur près de 150 km, l’artère de Bordeaux à Dax bénéficie d’un tracé et d’un profil en long très favorables au déploiement de la grande vitesse. Elle accueillera ses premiers TGV Atlantique en 1990 et Bordeaux sera raccordé à la LGV Sud-Europe- Atlantique en 2017.
Peu d’artères principales en France peuvent se targuer de posséder des sections de lignes classiques aptes à 200- 220 km/h, incluant selon les cas des zones à courbes de grand rayon, tous établis en plaine. Tout au plus peut-on citer les lignes suivantes exploitées à cette vitesse, souvent avec des sections successives :
• Strasbourg – Colmar – Mulhouse – Saint-Louis en Alsace ;
• Évreux – Caen – Cherbourg en Normandie ;
• Connerré – Le Mans, Le Mans – Angers, Angers – Nantes en Pays de la Loire ;
• Étampes – Les Aubrais dans la Beauce ;
• Les Aubrais – Blois – Saint-Pierre-des-Corps dans le Val de Loire ;
• Saint-Pierre-des-Corps – Poitiers – Angoulême – Bordeaux en Poitou-Charentes et Aquitaine ;
• Les Aubrais – Vierzon en Sologne ;
• Saincaize – Saint-Germain-des-Fossés dans le val d’Allier ;
• Montélimar – Tarascon sur la rive gauche du Rhône ;
• Arles – Miramas dans le pays de Crau en Provence.
À ce catalogue pourrait s’ajouter celle des Landes de Bordeaux à Dax, numérotée 655 au catalogue du RFN, qui comporte la bagatelle de sept tronçons en alignement intégral, à savoir sur :
• 14 860 m du Km 9,550 (Alouette-France) au Km 24,450 (Croix-d’Hins nord) ;
• 8 725 m du Km 24,650 (Croix-d’Hins sud) au Km 33,375 (Canauley) ;
• 7 783 m du Km 33,765 (Canauley) au Km 41,548 (Lamothe) ;
• 45 170 m du Km 43,740 (Lamothe sud), au Km 88,910 (Labouheyre sud) ;
• 7 468 m du Km 117,700 au Km 125,168 ;
• 10 905 m du Km 132,475 (Laluque nord) au Km 143,380 (Berceau-de-Saint-Vincent-de-Paul).
Curieusement, la SNCF, bien qu’ayant procédé à la liquidation de tous les passages à niveau n’a jamais tiré parti de ces tronçons toujours limités à 160 km/h qui économiseraient 6 min aux TGV vers Hendaye et Tarbes. Pour cela, il serait nécessaire de renforcer l’alimentation électrique sous 1,5 kV et de remanier l’équipement caténaires d’origine de type Midi en caténaire régularisée, projet toujours repoussé dans la perspective d’une LGV Bordeaux – Dax via Mont-de-Marsan, apte à 320 km/h, branche du projet GPSO longtemps avancée, mais qui va enfin devenir réalité vers 2030
De la Compagnie du Midi à la SNCF
de la Gironde et des Landes, cette artère du sud-ouest de la France, aujourd’hui intégrée dans la région Nouvelle-Aquitaine, voit son premier tronçon ferroviaire orienté sud-ouest de Bordeaux-Saint-Jean à Facture et La Teste sur la rive sud du bassin d’Arcachon ouvert au trafic dès juillet 1841 par la Compagnie de Bordeaux à La Teste, c’est-à-dire dans le peloton de tête des premières voies ferrées françaises. Sa continuation vers le sud à travers le parc naturel régional des Landes de Gascogne, boisé de pins, à distance respectable des rivages de la Côte d’Argent, est réalisée en 1854 vers Morcenx et Dax par la Compagnie du Midi. Celle-ci poursuit à travers le pays de Buch l’embranchement de La Teste jusqu’au terminus d’Arcachon en 1857.