L’inauguration de la réouverture aux voyageurs du tronçon Oloron-Sainte-Marie – Bedous le 23 juin dernier a été un succès avec plus de 800 visiteurs. Depuis, le service TER à six AR mis en place avec des X 73500 Aquitaine depuis Pau transporte environ 200 voyageurs quotidiens. Ce succès conforte la région Nouvelle Aquitaine dans son intime conviction de vouloir poursuivre la réactivation complète de la ligne du Transpyrénéen occidental, hors service depuis 45 ans suite à la rupture accidentelle du pont de l’Estanguet, provoquée par la dérive d’un train de fret. À cet effet Alain Rousset, président du conseil régional de Nouvelle Aquitaine, et Javier Lamban, président de la communauté autonome d’Aragon, ont présenté, le 18 octobre dernier à Bruxelles, aux instances européennes le projet de réouverture totale de l’itinéraire entre Bedous et Canfranc. De part et d’autre de la frontière, les autorités ont toujours été favorables à cette mesure, combinant le transport des passagers et du fret (1) tout en préservant l’environnement et en favorisant le développement de l’économie et le tourisme, portés par les deux provinces voisines du Béarn et de l’Aragon.
Les parlementaires bruxellois ont été convaincus par les avantages attendus de cette résurrection qui nécessite une remise en état du parcours montagneux sur 33 km en rampe de 43 ‰, cumulant 16 tunnels dont celui du Somport (long de 7 874 m), huit viaducs et ponts enjambant le gave d’Aspe, certains ouvrages ayant été détériorés par les méfaits de la nature, ou modifiés pour l’amélioration de la RN 134, accédant au tunnel routier transfrontalier du Somport. Une exploitation en traction thermique, avec voie unique banalisée et un évitement à Urdos, devrait pouvoir être mise en oeuvre. En tout cas, les signaux semblent être au vert pour que l’opération reçoive une participation financière européenne significative. Notons que les autorités espagnoles ont célébré avec fastes le 11 juillet écoulé les 88 ans de l’ouverture de la gare monumentale de Canfranc, dans l’espoir qu’elle retrouvera bientôt son activité internationale. B. C. (1) Un important courant de céréales issues des silos landais et béarnais est transporté par camions à Canfranc puis transféré sur le fer pour acheminement par la Renfe.