Creil – Amiens, section méridionale de l’artère Paris – Lille, a connu une forte activité marchandises du temps de la vapeur avec le transport de pondéreux provenant du bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais. L’ouverture de la LGV Nord-Europe puis le développement de l’offre TER ont redéfini le transport de voyageurs aujourd’hui dominant, le transit fret se maintenant à un bon niveau.
Tronçon méridional de 80 km de la grande artère Paris – Lille de la Compagnie du Nord, portant le n° 272 au catalogue du RFN, c’est une des plus anciennes lignes de la puissante compagnie, car ouverte à double voie en 1846. Empruntée également par les convois vers les ports du littoral de la mer du Nord, traversant les départements de l’Oise et de la Somme, elle a un passé chargé avec les trois guerres successives ayant touché le nord de la France.
Après un siècle de présence sans partage de la traction vapeur et l’amenuisement des trafics lourds de pondéreux issus du bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais, elle a connu les heures glorieuses du monophasé, puis s‘est vue privée d’un coup des liaisons grandes lignes converties en TGV utilisant la LGV Nord-Europe. Si aujourd’hui les circulations TER de la région des Hauts-de-France dominent son activité avec des déplacements de clientèle en hausse orientés vers la capitale, le transit du fret n’est cependant pas marginal. Elle reste à tout moment une soupape de sûreté pour accueillir en détournement éventuel les TGV vers Lille et la Belgique lors d’incidents sur la LN 3 heureusement rarissimes.
De la nationalisation à l’électrification
Le 1er janvier 1938 la section de ligne Creil – Amiens passe au compte de la nouvelle région Nord de la SNCF avec gérance par les arrondissements de Paris-Nord et d’Amiens. Quatre TAR fonctionnent, l’un desservant Longueau comme deux des express Paris – Tourcoing, Dunkerque, économisant le tête-à-queue d’Amiens. En hiver un rapide relie Brigue à Calais-Maritime via la Petite Ceinture.