Le déploiement de Régiolis sur Paris – Boulogne – Calais en remplacement des diesels BB 67400 offre de nouvelles perspectives à cette radiale de près de 300 km qui a vu circuler les trains rapides de prestige au siècle dernier.
Troisième radiale de l’ex-réseau Nord, cet itinéraire long de 295 km vit au nouveau service horaire 2020 une modification profonde de son fonctionnement. Comme sur Paris – Troyes – Chaumont – Belfort – Mulhouse voici deux ans, elle voit disparaître les rames Corail au profit de rames automotrices bimodes. Cette transformation s’accompagne de sensibles gains de temps pour la clientèle et pour la SNCF de la suppression des manÅ“uvres d’échanges machines électriques-thermiques en gare d’Amiens, avec ipso facto la disparition des locomotives diesels BB 67400 utilisées vers Boulogne et à bout de course.
Ayant connu une période des plus faste durant des décennies avec le trafic international franco-anglais traité par les ports de Boulogne et Calais, justifiant des trains rapides de prestige (Malle-des-Indes, Bombay-Express, Flèche-d’Or, Calais-Méditérranée-Express), l’ouÂverture du lien fixe transmanche en mai 1994 a mis un terme aux circulations internationales assurées par TGV et reportées par la LGV Nord Europe via Lille.
Depuis le tronçon septentrional Amiens – Calais (164 km) souvent désigné ligne de la Côte faisant l’objet d’un raccourci historique sur l’évolution de son exploitation au fil du temps, a été quelque peu délaissé, n’étant plus parcouru que par quelques express reclassés IC puis des TER Hauts-de-France, limités au trajet Paris – Boulogne (254 km). Au service 2019, cinq fréquences étaient prévues les jours ouvrables de base et les samedis (quatre les dimanches et fêtes) avec des temps de parcours oscillant entre 2 heures 43 et 2 heures 57.
Le renouvellement du matériel en service sur la relation Paris – Boulogne va mettre en jeu 10 rames Régiolis B 84500 hybrides bicourant-thermiques à six caisses aptes à 160 km/h, commandées par la SNCF (B 84701/84702-84717/84718) offrant 269 places assises dont 35 en première. Arborant une livrée gris, bleu et vert, les premières livraisons ont eu lieu fin avril 2019 à SPI avec les 84701/84702-84705/84706, permettant leur utilisation progressive à la place des rames tractées. Huit éléments ayant été livrés en juillet, une des fréquences a été prolongée à Calais selon l’horaire accéléré suivant :
– 2005 Paris-Nord 7 h 31 – BouloÂgne 10 h 06 – Calais-Ville 10 h 35 ;
– 2022 Calais-Ville 12 h 46 – Boulogne 13 h 11 – Paris-Nord 15 h 29.
Au 15 décembre la nouvelle trame non augmentée en volume, s’intégrant dans celle Paris – Amiens existante, mais prolongée en totalité jusqu’à Calais, apporte plusieurs modifications de sillons comme l’indique le tableau page suivante qui prévoit des gains de temps découlant du nouveau matériel très performant. Ainsi Paris – Amiens est couvert en 1 heure 07 avec arrêt systématique à Longueau (1 heure 06 voire 1 heure 05 au retour), Paris – Boulogne en 2 heures 27 et Paris – Calais en 3 heures 03. Dans le sens nord – sud Calais et Boulogne sont reliés avec Paris en 2 heures 53 et 2 heures 21. Entre Amiens à Boulogne la desserte continue à faire halte à Abbeville, Noyelles, Rue, Rang-du-Fliers et Étaples-Le Touquet.
Eh oui, c’est le moment des jolies et rapides rames « Regiolis » maintenant sur la ligne historique et populaire Paris – Boulogne – Calais! Au départ de Paris-Nord, les trains Intercités sont remplacés par des TER modernes, fournis par la Région Hauts-de-France. Ces nouveaux trains construits par Alstom et baptisés -les « Régiolis »- engendront un gain de 23 minutes sur le trajet Paris – Boulogne (dans les deux sens), puisque l’usager n’aura plus à changer de train ou à patienter longuement à Amiens, ce qui lui était imposé par le mode de traction thermique/diesel (les vétérans BB 67400 avec des voitures Corail) des Intercités. Les Régiolis sont, eux, des automotrices électriques modernes à 6 caisses (les B84500).