Filiales fret italienne, allemande et belge du groupe SNCF, les Captrain bénéficient d’une grande autonomie et d’une grande souplesse de fonctionnement. Seule règle commune à toutes : l’efficacité. Portrait de groupe de ces trois sociétés
Le nouveau partenariat passé par BLS Cargo avec SNCF Logistics pour le trafic Nord – Sud (voir encadré p. 38 et Brèves p. 13 du Rail Passion n°235) souligne l’importance des Captrain sur ce corridor en particulier et en Europe plus généralement. Alors que la filiale marchandises du BLS déclare garder la haute main sur sa production, y compris les locomotives, il peut être opportun de s’intéresser à la stratégie de ces entités en matière de traction. Mais, au préalable, un bref rappel historique et quelques explications sur ce que sont les Captrain, s’imposent.
Les Captrain (Italia, Belgium, Deutschland) sont des sociétés de plein exercice, filiales de Transports ferroviaires holding (TFH), elle-même filiale de SNCF Participations. Elles sont issues soit de la croissance organique de Fret SNCF à l’étranger, soit d’acquisitions. Le premier cas de figure concerne l’Italie et la Belgique. Des représentations commerciales sont devenues commissionnaires au transport, puis EF (entreprises ferroviaires), respectivement en 2006 et en 2007, avec leur propre certificat de sécurité. Il s’agissait alors de se projeter à l’étranger, sur des flux maîtrisés de bout en bout par Fret, pour le compte de clients français. La seconde variante concerne l’Allemagne et les Pays-Bas. Elle est amorcée en 2008 par une prise de participations de 75 % dans l’allemand ITL (Import Transport Logistik), qui détient aussi une filiale néerlandaise et une filiale polonaise. Elle se poursuit en 2009 par le rachat des activités de Veolia Cargo en Allemagne, aux Pays-Bas et en Italie. À ce jour, Captrain Deutschland (2010) est un holding (sans certificat de sécurité propre) qui concerne des EF aux statuts et aux profils très différents. Certaines (Captrain Cargo West, Regio Bahn Bitterfeld – Berlin) sont détenues à 100 %, d’autres ne le sont que partiellement, à l’instar d’un joint-venture avec Arcelor à Brême (1). Leurs résultats financiers sont aussi différenciés (de quelques millions d’euros à plus de 80 millions d’euros pour ITL), alors que leurs activités peuvent être très spécifiques (manoeuvres) et même impliquer des infrastructures (403 km).
Captrain Italia (80 millions d’euros de CA, 7 % du marché, 300 collaborateurs), Captrain Belgium(15 millions d’euros, 6-7 %, 30) et Captrain Deutschland (321 millions d’euros, 6-7 %, 1 300) occupent la deuxième place (derrière l’opérateur historique) sur leurs marchés respectifs. Il convient de préciser qu’une part de l’activité en Belgique est réalisée par Fret SNCF, Captrain Belgium assurant surtout les dessertes terminales. Captrain Deutschland couvre aussi les Pays-Bas, la Tchéquie (ITL Praha), la Pologne et le Danemark, quand bien même Captrain Polska (ex-ITL Polska) et Captrain Denmark sont des EF de « plein exercice ». Transalpin Eisenbahn AG (liée à Captrain Deutschland) est pour sa part conservée – elle est détentrice du certificat autrichien de Captrain –, mais n’assure plus de transit en Suisse. Enfin, Captrain Romania opère essentiellement comme commissionnaire de transport, alors que Captrain Sweden n’a pas d’activité.