Arrivée au début des années 80 pour rajeunir une partie de la flotte des autorails, cette série, au demeurant sympathique, aura effectué sa carrière sous le signe de la modestie : modestie de ses effectifs, modestie de ses performances, modestie de ses états service. C’est donc sans surprise que ses représentants encore à l’effectif en 2018 se sont éclipsés en toute discrétion…
Bien qu’un peu moins âgés que leurs cousins les X 2100, les X 2200, version édulcorée des précédents, ont terminé leur carrière trentenaire à Bordeaux à la fin 2017. Mais, cette fois, les cinq derniers appareils de la série X 2100 (2124, 2135, 2139, 2141, 2145), basés à la supervision Bretagne (SBR) à Rennes, bien loin des canons de la modernité, ont à leur tour été rayés des inventaires le 25 mai écoulé. Il n’existe donc plus dans le parc autorails de la SNCF d’engins monocaisses, ni de remorques banalisées type Massif central. Discrets et peu nerveux, d’un confort sobre dépassé, les 53 engins de cette catégorie auront contre vents et marées assuré la jonction entre la grande famille des EAD et les X 72500 de la génération TER. Leur tableau de chasse aura pourtant été assez varié au plan géographique.
Équipés d’un moteur Saurer de 440 kW avec boîte hydraulique Voith, ces engins d’une masse à vide de 43 t, limités à 140 km/h n’atteignaient cette vitesse qu’en solo. Capables de tirer deux reÂÂmorques unifiées sur lignes à bon profil, ils étaient couplables entre eux ainsi qu’avec les X 2200. Par ailleurs, ils étaient jumelables avec les X 2400, 2800, 3800, 4200, RGP 1, 2, et EAD toutes catégories. Leur caisse courte (22,40 m), n’offrait qu’un aménagement à 56 places, dont huit en 1re classe dans un compartiment médian, plus neuf strapontins.
Destinés à remplacer les X 2400, 2700, 3800 et 4200 panoramiques
Mis à part, au début de leur carrière, quelques courses express isolées en renfort, leur vocation principale s’est essentiellement tournée vers le trafic omnibus, rebaptisé TER. Ils auront fréquenté sept dépôts principaux des régions Sud-Est et Atlantique et circulé tout à la fois en Savoie, Jura, Auvergne, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Limousin, Poitou-Charentes, Pays de la Loire, Bretagne et même en Basse et Haute-Normandie.
Construits par ANF Industries, MTE Creusot Loire et la firme allemande Voith, les 50 X 2100 sortent d’usine de 1980 à 1983 en livrée bleu et blanc. Les 12 premiers sont attribués à Lyon-Vaise, qui s’en sert sur des mouvements vers Paray-le-Monial, Moulins, Roanne, Vichy, Clermont-Ferrand, de Saint-Étienne à Clermont et au Puy. Depuis Clermont, un engin est engagé en renfort à des X 2800 sur le TA express 5955/5954 jusqu’à Nîmes par la belle ligne des Cévennes. La série assure par ailleurs quelques tournées sur Aurillac, de La Bastide à Mende et Marvejols, d’Alès à Bessèges et de Nîmes au Grau-du-Roi. Séduit par le modèle, l’Établissement public régional Pays de la Loire acquiert trois autres appareils (X 92101-92103) en livrée chamois et gris, qui, à leur livraison au dépôt de Nantes en 1980, assurent des courses en compagnie des X 2113-2115, 2117, 2118, de série vers Cholet, Angers, Le Mans, Redon, Saint-Gilles-Croix-de-Vie et Les Sables-d’Olonne.