Pas de bouleversements pour ce service 2016. Les changements les plus notables, que devait apporter l’ouverture de la seconde tranche de la LGV Est, sont modifiés ou ajournés en raison du dramatique accident d’Eckwersheim. Par ailleurs, face à la concurrence de la route (croissance du covoiturage, libéralisation du transport par cars), la SNCF développe ses services à bas coûts, tandis que la situation des Intercités voire des TER continue à se fragiliser.
Le dramatique accident d’Eckwersheim a plongé le monde cheminot, attaché avant tout à la sécurité, dans une profonde tristesse, au lendemain des attentats sanglants de Paris. Pour la SNCF, cet épisode exceptionnel est lourd de conséquences, car il retarde de trois mois la mise en service commerciale de la LGV Est deuxième phase, pour laquelle les horaires étaient prêts à entrer en vigueur au 3 avril prochain, qu’il s’agisse des TGV mais aussi des TER Lorraine et Alsace. Toutefois, le tronçon de la voie 2 banalisée où s’est produit le déraillement étant placé sous scellés par l’autorité judiciaire, il restera hors service plusieurs mois durant avant la réfection de l’ouvrage d’art sur le canal de la Marne-au-Rhin. Les horaires vont donc devoir être recalculés avec usage provisoire de la voie 1 banalisée entre les jonctions de pleine voie de Steinbourg (Km 379,5) et le raccordement de Vendenheim, soit 26 km. Le bénéfice des gains de temps sera donc momentanément réduit. L’Entreprise doit par ailleurs faire face à la poussée d’une double concurrence avec le covoiturage et les lignes d’autocars libéralisées par la loi Macron.
Leurs utilisateurs, qui recherchent en priorité les coûts de transport les plus bas, vont sans aucun doute entamer le volume de trafic des TGV et autres Intercités. Devant cet état de fait, la SNCF réplique par l’expansion des circulations TGV low cost et la résurgence des trains classiques du type Éco en fin de semaine, compensée par un écrémage des mouvements existants à fréquentation insuffisante ou à leur adaptation. Dans leur ensemble, les relations internationales connaissent peu de restructurations, étant entendu que celles avec l’Allemagne, tributaires de la LGV Est, qui devaient bénéficier d’améliorations avec augmentation de fréquences et gains de temps, sont données pour ordre avec application ultérieure. Au plan intérieur, le nombre des Intercités de jour se rétracte légèrement et la transversale Nantes – Bordeaux connaît une détente horaire très préjudiciable. Dans le domaine des TER, les régions mettent en ligne leurs nouvelles rames des programmes Régiolis et Regio 2N, éliminant les matériels les plus anciens