Il y a 50 ans la section Bedous – Canfranc de la liaison Pau – Canfranc – Saragosse fermait… En 2016, la partie septentrionale de la ligne, Oloron – Bedous, a rouvert aux circulations TER. Des études techniques, environnementales et de trafic seront réalisées à partir de 2021 en vue d’une réouverture complète de l’axe international.
Il y a tout juste 50 ans, la destruction du pont de l’Estanguet causé par la dérive d’un train marchandises, le 27 mars 1970, avait entraîné la fermeture à cette date de la section Bedous - Canfranc (33,2 km) et de facto la liaison internationale par le « Transpyrénéen occidental » Pau - Saragosse (303 km). 10 ans après, le 1er juin 1980, Oloron-Sainte-Marie - Bedous (24,7 km) ferma aux voyageurs, suivie cinq ans plus tard par celle du fret.
Depuis des décennies de nombreux partisans de part et d’autre de la frontière dont certains se sont regroupés dans deux associations : le Creloc (Comité pour la réouverture de la ligne Oloron - Canfranc) côté français et le Crefco (Coordinadora para la reapertura del ferrocarril Canfranc - Olorón) côté espagnol, militent pour une réouverture. Ils sont épaulés depuis une quinzaine d’années par la région Aquitaine (devenue Nouvelle-Aquitaine) et la communauté autonome d’Aragon qui se sont engagées dans ce processus.
Une première étape symbolique a été réalisée par la réouverture le 26 juin 2016 aux TER de la section Oloron - Bedous reconstruite avec un financement intégral par la Nouvelle-Aquitaine (102 millions d’euros).
La liaison Pau - Canfranc - Saragosse, baptisée « ligne Goya » est considérée comme un axe international majeur pour le fret par la région Nouvelle-Aquitaine, la communauté d’Aragon, le ministère espagnol des Transports et l’Union européenne (UE) qui portent ce projet de réouverture complète de la ligne.
Ce chaînon manquant (Bedous - Canfranc) revêt un intérêt majeur aux niveaux économique, environnemental, touristique, patrimonial et territorial. Cette réouverture soutenue dans sa phase études par l’UE a besoin d’un soutien politique et financier fort de la part de l’État français qui tarde.
L’évaluation financière pour cette réouverture complète porte sur trois tronçons : Bedous - Les Forges-
d’Abel (250 millions d’euros), tunnel du Somport (50 millions d’euros) et Canfranc - Huesca (80 à 100 millions d’euros pris en charge par l’État espagnol). Il faut rajouter l’électrification et une signalisation adaptée.
L’UE soutient financièrement trois programmes d’études et de travaux.
– projet Canfraneus II (2014-2019) : il assure la mise en sécurité des tunnels internationaux routier et ferroviaire et à optimiser le trafic de la ligne à travers de projets économiques et touristiques. Il a été financé à 65 % par des fonds européens (Feder) pour un coût total de 556 420 euros ;
– programme Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE) (2016-2020) : il concerne les études de l’aménagement de deux sections : Bedous - entrée nord du tunnel de Canfranc (250 millions d’euros), Canfranc - Huesca (80 à 100 millions d’euros), la signalisation, une exploitation commune et coordonnée, ainsi qu’une électrification. Ce programme d’études de 14,7 millions d’euros financé à 50 % par l’UE avait été signé le 1er décembre 2017 ;