La gare de Sète se métamorphose pour assurer les connexions entre rail, route et voie maritime. L’occasion de mettre en conformité PMR une gare appelée à se développer fin 2019 avec de nouvelles liaisons origine/terminus Sète/Lunel. Des aménagements qui devraient également décongestionner une ville pénalisée par des accès difficiles.
La gare de Sète marquait historiquement la frontière entre le PLM et le Midi. Son BV typique du Midi a été plusieurs fois rénové, notamment pour accompagner l’arrivée du TGV Méditerranée. Mais la ville, bâtie sur une colline coincée entre la mer et l’étang de Thau, souffre de sa géographie. Son accès est difficile avec seulement deux entrées de ville situées à l’est, débouchant sur le port ou la gare. Toutes deux traversent un pont mobile sur le canal qui relie la mer à l’étang avant de donner accès au centre. La circulation routière contourne les hauteurs du mont Saint-Clair pour rejoindre le Lido, une étroite bande de terre qui s’étire sur près de 15 km de plages et de vignes vers Marseillan où seules passent la route et la voie ferrée. Cette configuration donne à Sète tous les aspects d’une île (Paul Valéry la qualifiant d’ « île singulière »), accessible uniquement par des ponts mobiles. Leur mise en œuvre entraîne d’importants embouteillages qui se répercutent jusqu’en cœur de ville. Sète est la capitale d’une agglomération qui fait le tour l’étang de Thau, le plus long de la côte méditerranéenne avec plus de 20 km de long. Elle s’est encore agrandie dernièrement pour compter désormais 14 communes et 125 000 habitants. Le réseau de bus s’est adapté de façon spectaculaire, passant en une décennie de six lignes à plus de 20. Ces services se prolongent vers les villes des environs, Frontignan, Marseillan ou Balaruc. Un projet de TCSP (transport en commun en site propre) est également à l’étude dans le cadre du PDU (plan de déplacements urbains). Durant l’été, un grand nombre de vacanciers arrivent par TGV en gare de Sète, relié à Paris-Lyon en 3 heures 30 à 4 heures.
La gare se situe donc au cœur du réseau de transports d’où partent de nombreuses de lignes de bus. L’entrée de ville vers la gare traverse une vaste zone d’activités marines et industrielles sur le déclin. Elle se termine par un échangeur souvent très encombré qui permet de passer au-dessus des voies SNCF, remplaçant un ancien passage à niveau. Cet équipement, doté d’un rond-point en son centre, donne accès au parvis de la gare ou à la route de Béziers vers les plages. Les deux directions débouchent sur deux ponts mobiles, l’un face à la gare et l’autre vers le quartier des plages. Durant la manœuvre des ponts, tout ce secteur est totalement paralysé pendant près d’un quart d’heure.