Chargé de la surveillance technique des voies à grande vitesse, ce TGV très particulier a repris l’an dernier du service après avoir subi une opération mi-vie. C’est à bord d’une rame entièrement rénovée que nous vous invitons à prendre place.
Pendant pratiquement une année, la rame Iris-320, de l’Infra, utilisée pour la surveillance des lignes à grande vitesse, était en opération de maintenance mi-vie. Cette cure de jouvence a été réalisée au technicentre SNCF de Lille-Hellemmes. Comme toutes les rames TGV, 20 ans c’est l’âge légal pour se refaire une santé. Cette rame tricourant mise en service commercial en 1995 entre la Belgique et la France n’a donc pas échappé à cette règle. Pourtant, déjà, en 2004, ce train avait été retiré du service voyageurs pour être affecté à l’Infra. Depuis maintenant 10 ans, ce TGV rebaptisé Iris-320, bardé de capteurs, caméras, divers instruments de mesures et rempli d’ordinateurs, scrute les moindres détails des voies à grande vitesse.
Cette opération de maintenance d’envergure a consisté pendant 11 mois à réviser l’ensemble de la structure de ce train pour une remise à neuf y compris de la peinture et, accessoirement, des installations du personnel à bord, comme la cuisine et les chambres. Dans la foulée, les techniciens et ingénieurs en ont profité pour rénover une grande partie des systèmes de mesures.
À noter tout de même que, pendant sa convalescence, la surveillance des lignes a pu être assurée grâce à une rame commerciale, renommée « Iris by TGV », équipée d’un certain nombre de systèmes de mesures.
Depuis octobre 2016, l’Iris-320 a repris du service, flambant neuf dans sa livrée Vigirail il sillonne à nouveau le réseau LGV à la fréquence de quatre jours par semaine pour environ 120 000 km par an. Ce rythme permet à toutes les voies principales d’être contrôlées tous les 15 à 20 jours maximum.
De l’extérieur, exception faite de la livrée, il est difficile de le distinguer d’un TGV classique hormis pour les plus observateurs, qui seront intrigués de voir les deux vigies qui sortent du toit et qui permettent l’inspection des caténaires et des pantographes. En revanche, à l’intérieur, c’est un véritable fleuron de technologie qui se trouve à bord, où les ordinateurs occupent une place prépondérante. Le 2 novembre 2016, c’est entre Paris et Le Mans que l’Iris-320 a effectué sa mission de contrôle. À son bord, quatre techniciens mais aussi des ingénieurs venus s’assurer du fonctionnement des nouvelles installations, sans oublier évidemment les deux conducteurs du pool essai.