Quatre mille kilomètres, 52 heures, deux nuits, sept États traversés. Un voyage à bord du légendaire train d’Amtrak est une confortable, agréable et conviviale façon de découvrir quelques-unes des plus spectaculaires régions des États-Unis.
Dès l’arrivée à la gare de Chicago, le ton est donné. Les énormes locomotives chromées P 42 et la dizaine de voitures à étage, nous attendent du haut de leurs 4,30 m. Le voyage sera grandiose à l’image de ce train légendaire. Enregistrement des bagages et des personnes, procédures d’embarquement, l’ambiance est digne d’un aéroport. Un chef de voiture à l’entrée de chacune d’elles indique l’emplacement du siège ou de la cabine. Avertissement systématique : le train n’attend pas ! Les passagers sont donc priés de vérifier les temps d’arrêt dans chaque gare-étape pour ne pas risquer d’être abandonnés sur le quai…
Installation à bord
Joyeuse ambiance pour l’installation des voyageurs dont la plupart sont des familles ou des couples d’Américains, le chemin de fer n’étant pas le moyen de transport privilégié aux États- Unis, contrairement au bus ou à l’avion. On vient ici en touristes. Une famille Amish, à la coiffure et aux vêtements reconnaissables, une professeur d’Omaha partie voir sa soeur à Richmond, une jeune femme partie à l’aventure vers l’ouest avec son énorme sac à dos, quelques beaux spécimens barbus, dont Alan qui se rend à Sacramento pour y acheter un piano… à chacun sa trajectoire et sa motivation. Le choix de sa place est déterminé en fonction de son porte-monnaie et de ses critères de confort : sièges inclinables en classe économique, cabine-couchettes microscopiques ou chambre avec toilettes et salle de bains privées. Tout est fait pour le bien-être du passager sur la ligne ferroviaire Amtrak la plus mythique des États-Unis : linge de toilette et bouteille d’eau fournis dans chaque cabine, boissons à disposition à chaque extrémité de voiture, bar et service de restauration au premier niveau, ainsi que des douches communes…
Adieu aux Grands Lacs
Midi sonnant : le convoi s’ébranle. C’est parti pour 52 heures de voyage et deux nuits à bord de ce caravansérail nomade qui relie quotidiennement la région des Grands Lacs au soleil californien. Une odyssée de près de 4 000 km à travers sept États, sur les traces des colons du XIXe siècle. Le chef de bord annonce au moyen de hautparleurs crachotants le descriptif et les consignes de voyage, pendant que le train fend les plantations de maïs, blé ou soja d’où émergent quelques fermes typiques. La faible allure du California-Zephyr permet largement d’admirer le paysage, voire de se faire doubler par les innombrables et imposants trains de marchandises, à la longueur spectaculaire. Tirés parfois par quatre motrices aux couleurs jaune et orange du BNSF (Burlington Northern & Santa Fe Railway), l’une des plus importantes entreprises ferroviaires des États-Unis, ceux-ci peuvent être composés d’une centaine de wagons.
Réveil à Denver
Le légendaire Mississippi trace la frontière entre l’Illinois et l’Iowa, puis c’est la ville