Poursuivant sa stratégie de développement, le loueur de locomotives Akiem va créer via sa filiale Akiem Technik son premier site de maintenance de locomotives en France.
Créé en 2008 pour optimiser la gestion du parc de locomotives excédentaires de la SNCF, Akiem, filiale à 50 % de SNCF Participations via la holding Transport et Logistique Partenaire et à 50 % de Eurotraction, un fonds géré par l’allemand DWS, s’est aujourd’hui diversifié et gère 600 locomotives dans 17 pays européens pour 80 clients. Depuis 2020 et le rachat de Macquarie European Rail, l’entreprise détient également des rames voyageurs, en l’occurrence des Class 379 assurant le trafic voyageurs entre Londres et Liverpool (1), les 45 Traxx BR 186 assurant les trains entre Bruxelles et Amsterdam (2), ainsi que des GTW 2/6 et 2/8 circulant dans la province du Limbourg aux Pays-Bas (3). Depuis 2017, l’entreprise a racheté l’allemand mgw Services et l’a renommé Akiem Technik. Cette filiale dispose de deux ateliers de maintenance de locomotives en Allemagne, à Krefeld, ainsi qu’une concession en Suède. Akiem minimise son nombre d’installations de maintenance fixes et travaille dans les ateliers de ses clients ou avec des ateliers partenaires. Néanmoins, l’entreprise et sa filiale ont fait le choix de créer un nouveau site de maintenance fixe de locomotives sur le site d’Ostricourt dans le département du Nord.
Ce choix a été motivé par de nombreux aspects. En premier lieu, la proximité immédiate du site avec la plateforme Delta 3 de Dourges et la position de carrefour européen de la région Hauts-de- France, où aboutissent de nombreux trains de fret des clients de la société provenant pour certains du reste de l’Europe, voire du monde (voir Rail Passion n° 290). En second lieu, l’ouverture à la concurrence qui se précise en France, avec l’ouverture en cours du marché voyageurs domestique et des perspectives de marché pour Akiem. Et enfin en troisième lieu, un territoire marqué par une forte présence de l’industrie ferroviaire, ce qui génère des économies d’échelle pour tout nouvel acteur souhaitant s’y implanter. Ajoutons également que de la main-d’oeuvre qualifiée est disponible sur place. Akiem a ainsi estimé que 60 emplois directs seraient créés grâce à cet atelier. 10 millions d’euros vont être investis par Akiem pour la construction de cet atelier. Le permis de construire est en cours d’obtention et les travaux de construction doivent démarrer en 2022. L’atelier comprendra deux zones : l’une sera dédiée aux révisions des locomotives et à la maintenance longue qui nécessite huit semaines par machine, Quatre postes de travail lui seront affectés. La seconde zone, qui comprendra quatre postes de travail également, sera quant à elle réservée à la maintenance courante des machines, qui ne nécessite pas une immobilisation longue (au minimum une demijournée et au maximum trois jours).
Une autre partie du bâtiment sera réservée aux fonctions tertiaires, au magasin des pièces des locomotives. À noter qu’un autre bâtiment abritant quant à lui un tour en fosse sera également construit. Au total, cet atelier s’étendra sur 2 000 m² dont 675 m² de locaux tertiaires et 400 m² de magasin de stockage. Sa mise en service est annoncée pour la fin du premier trimestre 2023. Son programme de travail est déjà bien rempli, puisque outre la maintenance des machines Akiem aboutissant à Delta 3, l’atelier réalisera la révision mi-vie de 150 BB 27000 et BB 37000 détenues par Akiem. À noter que, en marge de la présentation de ce nouvel atelier, l’entreprise nous confirme le départ de toutes ses BB 36000 vers l’Europe de l’Est (Hongrie, Slovaquie, Croatie et Roumanie) pour servir ses clients opérateurs fret opérant des trains entre le port de Koper et Budapest.
(1) Pour le compte d’Abellio.
(2) Pour le compte de NS International.
(3) Sur la ligne Nijmegen – Roermond pour le compte d’Arriva.
Cet article est tiré du n°291 de RAIL PASSION dont voici la couverture :