Face au métro et aux trains de banlieue, Montréal devrait bientôt compter un tout nouveau mode de transport. Le Réseau électrique métropolitain (REM), transport sur rails léger automatisé, pourrait compléter l’offre dès 2020 dans une perspective aux effets multimodaux limités.
L’agglomération de Montréal, qui s’étire sur une Île de 70 km de long, n’est accessible qu’après la traversée de ponts ou de tunnels sur le Saint-Laurent au nord et au sud. En parallèle, un important réseau routier est pris d’assaut par un grand nombre de véhicules aux heures de pointe à l’image de la « métropolitaine 40 », qui permet une traversée de la ville. Le quadrillage rectiligne de la voirie, avec ses longues avenues dont seules certaines donnent accès aux ponts, conduit à des saturations très en amont de ces ouvrages. Ainsi, les traversées fluviales constituent autant de goulots d’étranglement impossibles à éviter.
Après la suppression du très étendu réseau de tramways en 1959, la ville s’est lancée dans la construction d’un métro avec l’aide de la Sofretu, filiale de la RATP. Ce système de transports novateur pour l’époque s’appuie sur la technologie du métro sur pneus, exporté pour la première fois à l’international. Le gabarit étroit de 2,50 m est retenu sur des rames allongées à 152 m offrant une capacité de près de 1 000 voyageurs. Après une première ligne ouverte en 1966, le métro, exploité par la STM (Société des transports de Montréal), se développe d’abord rapidement se déployant sur des axes nord – sud et est – ouest.
Malheureusement, cette dynamique est progressivement ralentie à mesure que les financements passent de l’autorité municipale au pouvoir provincial. Le réseau de quatre lignes s’étend aujourd’hui sur 70 km, ne franchissant le fleuve qu’au sud avec la courte ligne Jaune et au nord sur la ligne Orange vers l’île de Laval. En dehors de cette desserte concentrée sur le coeur de la ville, le métro peine à créer des pénétrantes vers l’est de l’Île. La ligne Verte amorce cette desserte au sud-est, mais le prolongement de la ligne Bleue vers Anjou au nord-est est en panne depuis près de 30 ans.
Face à ce réseau de métro qui reste inachevé, les autobus n’offrent qu’une réponse partielle. Les voies réservées sont peu courantes et le parcours tortueux de certaines lignes comme leurs cadences nuisent à l’efficacité du service.