À un an et demi de sa mise en service, cette LGV, qui va rapprocher, beaucoup, la Bretagne de Paris, et, un peu, les Pays de la Loire, en est déjà à la pose de ses installations ferroviaires, le gros du génie civil ayant été réalisé en 2014.
D’ampleur plus réduite, avec ses 182 km et ses 32 km de raccordements aux lignes existantes, que la LGV Sud-Europe- Atlantique (dont l’avancement a été développé dans Rail Passion n° 215), celle de Bretagne – Pays de Loire, suit une progression des chantiers sur le terrain parallèle car sa date de mise en service, fixée au 31 juillet 2017, sera la même. Moins de deux ans nous séparent maintenant de son achèvement, attendu avec intérêt par les populations du Grand Ouest. Destinée à réduire notablement les temps de parcours entre la capitale et l’ensemble de la Bretagne, tout en apportant une légère amélioration pour les dessertes du Val de Loire, cette LGV traverse les trois départements de la Sarthe, de la Mayenne et de l’Ille-et-Vilaine. Sa genèse est la suivante :
• 1992, inscription au schéma directeur des lignes à grande vitesse ;
• 1995-1996, débat public autour du projet ;
• 1996-2000, études préliminaires ;
• 2002-2005, études d’avantprojet sommaire, approuvées en janvier 2006 ;
• 28 octobre 2007, déclaration d’utilité publique du projet ;
• 23 décembre 2008, lancement de l’appel d’offres par le ministre de l’Écologie et le secrétaire d’État chargé des Transports ;
• fin 2009, début des travaux de déboisement et des diagnostics archéologiques ;
• 13 juillet 2011, la convention de financement entre les différents intervenants, estimé à 3,3 milliards d’euros, est signée selon la répartition suivante : 42,8 % par RFF, 28,4 % par l’État, 28,4 % par les collectivités, soit 655 millions d’euros par la région Bretagne, 203 millions d’euros par les quatre départements (Ille-et- Vilaine, Côtes-d’Armor, Finistère, Morbihan), Rennes Métropole et pays de Saint-Malo, 86,9 millions d’euros par la région Pays de la Loire et 0,4 % par l’Union européenne ;
• 28 juillet 2011, attribution du partenariat public-privé (PPP) par RFF au groupe Eiffage Rail express (ERE) pour une période de 25 ans (1) ;
• 4 août 2011, confirmation de l’adjonction hors projet de la « virgule » à voie unique de Sablé-sur-Sarthe, longue de 3 600 m, apte à 160 km/h, pour des liaisons SRGV Laval – Angers, d’un coût de 36,3 millions d’euros, pris en charge pour 55 % par les collectivités régionales Bretagne, Pays de la Loire, Angers-Loire Métropole, le département de la Mayenne, Laval Agglomération, 22 % par RFF et 23 % par l’État.
RFF a confié au titulaire du PPP la maîtrise d’ouvrage de la LGV. Il est chargé d’assurer, dans le périmètre des réglementations nationales et communautaires, la conception, la construction, l’entretien (y compris le renouvellement) et le financement du projet. Prenant le relais de RFF pour le pilotage opérationnel, il a dû régler, avant l’engagement des chantiers, l’affinement des études techniques et des mesures d’accompagnement, l’accomplissement des procédures complémentaires liées à la Loi sur l’eau et aux espèces protégées, les enquêtes parcellaires, les acquisitions foncières non achevées et les concertations et dialogues avec les élus, associations environnementales. Pour l’information de chaque habitant des communes traversées, un journal trimestriel dénommé Eiffage Rail express faisant le point des travaux et des déviations de voies routières a été distribué. Au fil des travaux sur le terrain, un semi-remorque équipé d’une salle de projection animant et exposant l’avancement des chantiers a répondu à toutes les interrogations.