Après deux ans de travaux, a eu lieu le 11 juillet l’inauguration du pôle d’échanges multimodal (PEM) transitoire à Saint-Jean-de- Maurienne qui était déjà au service des voyageurs depuis le 14 juin. Sa construction par SNCF Réseau, en collaboration avec 50 entreprises, a été rendue nécessaire pour la création des voies d’interconnexion du tunnel de base sur l’emplacement des anciennes gares SNCF et routière, qui doivent être démolies pendant l’été. Les travaux commencés en mai 2020 se sont achevés en mai 2022. Quatre bâtiments ont été démolis, 600 m3 de béton coulés, 26 t de charpente métallique et 378 m3 de bois de construction utilisés, et 556 m2 de vitrage en façade posés. Le PEM transitoire, dans lequel la société franco-italienne TELT-SAS (Tunnel euralpin Lyon Turin) a investi sept millions d’euros, dispose de deux espaces d’attente pour les voyageurs, dont une terrasse de 100 m2 et deux salons de 60 m2, de deux abris par quai ferroviaire, de 20 arceaux pour vélos, d’un parking de 68 places, et huit quais de bus abrités et accessibles aux personnes en situation de handicap.
Le nouveau PEM est conçu pour connecter les différents modes de transport dans le cadre des déplacements quotidiens, et lors des pics d’affluence saisonniers à l’arrivée des premières neiges et à certaines périodes d’été. De par sa conception, avec la possibilité d’une fermeture partielle d’une portion du bâtiment voyageurs, le PEM permet de s’adapter au flux des voyageurs en fonction des saisons. Les voyageurs ont accès en basse saison aux guichets de vente des billets des transporteurs et à un des deux salons, dont dispose le bâtiment, et accèdent aux quais par l’extérieur, abrités par un auvent. En haute saison l’intégralité du bâtiment est ouverte aux voyageurs. Jusqu’en 2026, l’accès aux quais s’effectuera par le passage souterrain existant. À partir de mi-2026 l’accès au nouveau quai 1 s’effectuera de plain-pied depuis le parvis central, tandis que le quai 2 sera accessible par le souterrain. La période d’exploitation du PEM transitoire sera d’au moins cinq ans, jusqu’à la mise en service de la nouvelle gare internationale TGV de Saint-Jean-de-Maurienne.
Toujours aucune décision pour les accès côté français
Si les travaux de réalisation du tunnel avancent bien, aucune décision n’avait encore été prise fin juillet 2022 concernant les accès côté français. Trois scénarios sur les accès côté français au tunnel de base ont été dévoilés en décembre 2021 par SNCF Réseau. Le premier scénario dit « mixte » (coût hors raccordements estimé à 5 milliards d’euros), comprend la construction d’une ligne mixte voyageurs/fret entre Grenay et Chambéry, avec la réalisation d’un tunnel mixte sous Dullin-L’Épine.
Le second à « dominante fret » (coût hors raccordements estimé à 4,8 milliards d’euros) comporte la construction d’une ligne mixte de Grenay à Saint-André-le-Gaz puis d’une ligne fret avec la construction d’un tunnel sous le massif de la Chartreuse et un retour jusqu’à Montmélian par la ligne existante Grenoble – Montmélian.
Le troisième « Grand Gabarit », (coût hors raccordements estimé à 6,7 milliards d’euros) comprend la construction d’une ligne mixte de Grenay à Saint-André-le-Gaz et d’une ligne fret comprenant trois tunnels monotubes à construire : un sous le massif de la Chartreuse, un sous celui de Belledonne et un en dessous du col du Glandon.
Le conseil départemental de Savoie a voté pour le scénario « Grand Gabarit », qui permet de transporter le plus de marchandises soit plus de 28 millions de tonnes par an, les trains de voyageurs continuant après Saint-André-le- Gaz de circuler sur les lignes actuellement existantes, alors que certaines associations d’usagers et l’opposition départementale sont pour le scénario « mixte ». L’État devait prendre sa décision le 31 mars 2022 mais ne l’a pas fait, au risque de perdre les subventions européennes promises, soit un cofinancement par l’Europe des voies nationales à hauteur de 50 %, si la décision n’est pas prise avant fin 2022.