Très lourdement touchée lors des inondations d’octobre dernier, notamment à Béziers et Villeneuve-lès-Béziers, la transversale Sud a été rendue à la circulation un mois plus tard, avec 10 jours d’avance. La réactivité et l’engagement des personnels de l’Infra, aidés par des entreprises locales, ont permis la remise en état de l’infrastructure, des voies et des équipements.
L’importance de l’axe Sud
Constituée des lignes 640.000 Bordeaux – Sète et 810.000 Tarascon – Sète du RFN, la transversale Sud a un rôle majeur particulièrement sur sa partie orientale Narbonne – Tarascon, où s’ajoute le trafic Nord – Sud du corridor européen n° 6, reliant la Catalogne à la France et à l’Europe du Nord.
De portée locale, nationale et internationale, la transversale autorise tous les types de trafics (fret, TER, Intercités et TAGV). Elle ne dispose d’aucun itinéraire de détournement entre Narbonne et Montpellier, la LNMP (Montpellier – Perpignan) dormant toujours « à l’étude » depuis plus de 30 ans. Elle voit donc passer un trafic varié et important, supérieur à 150/170 trains par jour aux caractéristiques très différentes. Elle est proche de la saturation, ce qui dégrade ses performances et sa régularité. Elle souffre aussi de points durs dont le principal est le pont levant Maréchal-Foch, dit aussi pont de la Bordigue, à Sète, limité à 60 km/h et qui doit être ouvert jusqu’à 20 min pour la navigation trois fois par jour.
Cet axe important du réseau ferré, électrifié en 1 500 V, équipé du BAL et d’IPCS de Narbonne à Tarascon, dispose d’un bon profil en long. Ses voies ont été entièrement renouvelées au cours des six dernières années et l’on envisage d’y installer l’ERTMS à moyen terme.
Ça, c’était avant… avant le 23 octobre 2019.
La coupure durable de la ligne à Villeneuve-lès-Béziers
Comme nous l’avons écrit dans Rail Passion 267, un épisode cévenol particulièrement violent a brutalement coupé la transversale dans la nuit du 23 au 24 octobre dernier. En fait, il faudrait parler d’un épisode méditerranéen, les occurrences de ce phénomène météorologique s’étendant à tout le bassin méditerranéen, même si ses plus spectaculaires manifestations ont eu pour cadre le pied des Cévennes. L’encadré page 18 reprend quelques-uns des épisodes ayant affecté ce réseau. Tout le personnel SNCF du Languedoc-Roussillon était en alerte à l’annonce de pluies exceptionnelles. La circulation des trains a été suspendue. Le premier signal concret a été l’inondation totale du passage souterrain en gare de Béziers, suivi de diverses submersions de voies, puis successivement les dégâts plus lourds sont apparus : clôtures couchées et éboulements sur les voies, déformations localisées de la voie, coupures de signalisation et des télécommunications. Les tournées d’inspection allaient révéler de multiples dégâts épars sur toutes les lignes de la région, ce que nous appellerons le mitage, ainsi que le volume de destructions bien plus importantes localisées sur Béziers et Villeneuve-lès-Béziers.
Toutes les lignes de la région étaient coupées, mais il s’est avéré que la transversale Sud le serait pour une longue durée.