L’incursion en juin d’un X 2800 rénové sur cette ligne a jeté un coup de projecteur sur cette dernière, déjà redynamisée par la région Bourgogne-Franche-Comté et qui va bénéficier en 2021 de travaux qui rendront sa desserte plus attractive.
10 ans après le retrait des autorails unifiés U 825 de l’artère franc-comtoise de Besançon au Locle, l’X 2816 préservé par l’association L’Autorail X 2800 du haut Doubs, siégeant à Valdahon, a fait sensation sur cette voie unique de la région de Dijon qui, comme bien d’autres, a bien failli voir disparaître son trafic voyageurs. Mais le conseil régional Bourgogne-Franche-Comté, qui a penchant pour le rail, a tout fait pour la maintenir en vie et a développé son trafic en jouant sur la carte des travailleurs frontaliers se rendant dans le Jura suisse.
Les samedi 1er et dimanche 2 juin, l’X 2816 en livrée bleue Massif central, attelé à la remorque XR 6154 ex-Aquitaine, a transporté chaque jour une grosse centaine de passionnés de Besançon à Morteau et retour, voulant revivre l’atmosphère des années 1970-2000, où ce matériel assurait une desserte omnibus, certes frugale mais par tous les temps, la région connaissant des enneigements sévères certains hivers. Après quatre ans passés à la remise en état de l’engin, livré à la SNCF en 1958 (1), dont c’était la première sortie officielle, les bénévoles ayant participé aux travaux de réappropriation pouvaient être satisfaits de leur engagement. La bête a avalé sans broncher la dure rampe de Morre en 30 ‰ à la sortie de Besançon et celles de 25 ‰ qui parsèment le parcours de cette artère pittoresque numérotée 872 au catalogue du RFN.
Si Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, a encouragé cette initiative appréciée d’un retour sur le passé et de la promotion touristique du territoire traversé, loin des grands axes de circulation, elle ne cache pas son ambition de développer l’offre ferroviaire sur cette ligne avec une participation financière en vue de sa prochaine modernisation, comme indiqué plus loin. Cela non seulement en faveur des pendulaires se rabattant sur la cité bisontine, mais aussi a contrario des travailleurs frontaliers se rendant dans les localités du Locle et de la Chaux-de-Fonds, hauts lieux de l’horlogerie helvétique.
Un redressement remarquable ces 20 dernières années
Depuis la régionalisation, cette voie unique d’un développement de 76 km entièrement tracée dans le département du Doubs, qui se prolonge en Suisse sur 10 km dans le canton de Neuchâtel jusqu’à l’importante localité de La Chaux-de-Fonds, forte de 39 000 habitants, à 994 m d’altitude, entre deux chaînons du Jura, fief de l’horlogerie et comptant plusieurs musées, a connu une certaine embellie.
Au début des années 2000, le schéma de desserte peu à peu couvert par des autorails monocaisses X 73500 comprenait deux AR Besançon – La Chaux-de-Fonds, trois AR Besançon – Morteau, quatre AR Besançon – Valdahon, un AR Morteau – Le Locle-Ville et un AR Morteau – La Chaux-de-Fonds.
Entre 2002 et 2008, l’offre a été densifiée à la fois pour le trajet périurbain jusqu’à Valdahon et pour les liaisons transfrontalières avec la Suisse, où l’ouverture par les CFF de la halte du Crêt-du-Locle en 2007 a permis un accès direct aux entreprises de ce secteur. Ainsi, depuis le 22 avril écoulé, la SNCF a ajouté une desserte supplémentaire en mi-journée Morteau – La Chaux-de-Fonds, soit sept sur la journée. Pour permettre un renforcement de certaines des compositions aux heures de pointe, la région Bourgogne-Franche-Comté vient d’acquérir neuf X 73500 cédés par la région Picardie, aidés par des AGC X 76500 sur certaines des courses. On obtient dès lors le canevas portant sur les mouvements TER fer suivant, les jours ouvrables de base :