La deuxième gare de province fait sa mue. Gares & Connexions veut la rendre encore plus accessible aux voyageurs et passants qui la fréquentent, et la doter de services et boutiques du quotidien. Trente mois de travaux sont prévus, pour un coût de 18 millions d’euros.
Lille-Flandres, deuxième gare de province (21 millions de voyageurs par an), est aussi l’un des emblèmes de Lille avec sa façade néoclassique – l’ancienne de la gare du Nord qui fut remontée à Lille en 1867 – et ses jets d’eau. La SNCF y a lancé début avril une rénovation en profondeur des quais et des commerces. Objectif : faire de cette gare devenue vieillotte et peu fonctionnelle un espace optimisé, dédié aux voyageurs et aux services. Les travaux dureront trente mois et coûteront 18 millions d’euros. « On avait une gare aux espaces mal utilisés. Dans le nouveau plan de la gare, on n’a gardé que ce qui a un lien direct avec le client », soutient Jérôme Bodel, directeur de projet à Gares & Connexions. De ce fait, des services « administratifs » sortent de Lille-Flandres, faisant place nette pour de nouvelles boutiques et services : des boutiques du quotidien (DAB, Relais, boulangeries, restauration rapide, mobilité urbaine), un laboratoire d’analyses médicales. Dans la mesure où 61 % des clients de la gare sont des pendulaires, les services doivent être placés « dans les flux » et rendus visibles. « Le temps de transaction pour un navetteur, c’est 10 à 15 minutes grand maximum » insiste Jérôme Bodel. Dans les étages de la gare, 1 300 m2 d’espaces de la moitié du XIXe, en pleine décrépitude, sont confiés à Regus qui y installera, après réhabilitation, un centre d’affaires avec des locations de surfaces de bureaux. La disparition de l’un des Relais permet de mieux connecter la gare à la place des Buisses, « le barycentre de Lille-Flandres », où se trouvent VLS, taxis, bus et entrée de métro. « On va faire entrer de la lumière dans la gare, il faut que l’on puisse voir des trains dans la ville et la ville depuis les trains », indique Jérôme Bodel. En plus des voyageurs, il y a également 5 millions de personnes qui traversent la gare chaque année. Plutôt que de lutter contre cette tendance, Gare & Connexions veut créer un véritable axe traversant, accessible et logique. « La gare, c’est aussi un lieu de vie », soutient Odile Fagot, directrice régionale SNCF Nord-Pas-de-Calais.
Ces travaux à l’intérieur de la gare coïncident avec la dernière phase d’aménagement des voies situées en avant-gare de Lille-Flandres (53 millions d’euros), pilotée par RFF. Les aménagements effectués en 2013 (nouveaux aiguillages, signalisation, caténaire et équipements de contrôle-commande du poste d’aiguillage) permettront d’offrir une capacité d’accueil supplémentaire de 30 %. Ils porteront sur les circulations en provenance d’Hazebrouck, soit 27 % du trafic de la gare.
Parallèlement, les 7 voies à quai de la gare annexe (côté parvis Willy-Brandt) seront renouvelées et les quais refaits, ce qui nécessitera une fermeture estivale de la gare annexe (1er juillet-25 août). Pour l’occasion, les deux maîtres d’ouvrage partageront leur communication sur le projet, qui s’étalera sur les palissades de Lille-Flandres. « On veut raconter une histoire commune », indique Odile Fagot.
Guillaume LEBORGNE