En matière d’ouverture à la concurrence, pour les marchés libres (open access), on n’en est encore qu’au balbutiement mais quelques signes montrent que l’entreprise historique va bientôt côtoyer de nouvelles entreprises sur le réseau national.
C’est Thello, une émanation de la SNCF italienne (FS), qui démarre en décembre 2011 avec un train de nuit Paris – Venise, puis un Paris – Rome en décembre 2012 qui ne circulera qu’un an. Il lance ensuite un train de jour entre Mar- seille et Milan en décembre 2014.
Tous ces trains s’arrêteront en mars 2020 avec la pandémie. Seuls les trains de jour reprendront quelques mois en 2021 avant l’arrêt définitif en juillet. L’analyse financière montre que Thello n’a jamais réussi à faire de bénéfices.
Trenitalia France revient en décembre 2021 sur la grande vitesse et lance ses ETR 1000 Frecciarossa sur Paris – Lyon – Milan avec deux AR. En juin 2022, elle ajoute trois AR entre Paris et Lyon. La dynamique est cassée par l’éboulement en Maurienne du 27 août 2023.
Deux AR Paris – Lyon sont maintenus puis un troisième est rétabli au 1er octobre et cinq en décembre. Un sixième sera ajouté pendant les Jeux olympiques du 15 juillet au 11 août 2024. Malgré un tarif préférentiel durant deux ans des péages à SNCF Réseau, les résultats financiers sont assez mitigés. L’entreprise attend avec impatience la reprise des circulations vers Milan. En juillet 2023, c’est la Renfe qui lance ses rames AVE S 100 type TGV Atlantique d’Alstom entre Barcelone et Lyon d’une part, entre Madrid et Marseille d’autre part.
D’abord limitée à un AR quotidien le week-end sur chaque relation, l’offre devient quotidienne respectivement le 1er septembre et le 1er octobre. Mais l’opérateur historique espagnol a d’autres ambitions : Paris – Lyon – Marseille. Pour cela, il veut utiliser des rames neuves AVE S 106 type Avril de Thalgo. Les essais d’homo- logation en France ont commencé en octobre 2022. Ils se poursuivent à ce jour. Avec ses 12 voitures, chaque rame peut embarquer 507 voyageurs en disposition à quatre ou cinq places de front.
C’est tout à fait une longue, pénible mais nécessaire marche ferroviaire de l’Italie et de l’Espagne vers une concurrence féroce en France!
Rappelons que Trenitalia est le premier opérateur européen à faire son entrée sur le marché ferroviaire français. Lancée en décembre 2021, son offre de train à grande vitesse vient compléter l’offre existante sur la ligne Paris-Milan, via les gares de Lyon Part-Dieu, Chambéry, Modane, Bardonecchia (depuis le 11 décembre 2022), Turin et, depuis avril 2022, sur la ligne Paris-Lyon (Part-Dieu et Perrache). Suite à un éboulement en Maurienne survenu fin août 2023, le trafic ferroviaire entre la France et l’Italie est suspendu jusqu’à nouvel ordre, seul l’axe Paris-Lyon est assuré.
Avec son offre de 6 allers-retours quotidiens sur l’axe Paris – Lyon, la compagnie ferroviaire Trenitalia entend faciliter les déplacements et répondre à la demande accrue des voyageurs durant cet événement d’envergure mondiale.
Notons qu’à l’été 2023, Renfe Viajeros a commencé à exploiter des services directs à grande vitesse entre Barcelone et Lyon, ainsi qu’entre Madrid et Marseille, ce qui a constitué une étape importante pour la société, car c’est la première fois qu’un conducteur de train espagnol assure des opérations commerciales au-delà de Perpignan.
Au-delà de la connexion internationale, Renfe arrive en France pour être compétitif sur le marché domestique avec ses connexions entre dix destinations françaises. En outre, la compagnie arrive en France avec tous les attributs de son produit phare, l’AVE (confort, ponctualité et qualité du service à la clientèle), et avec des attributs supplémentaires tels que la connexion wifi et les divertissements à bord, la restauration, la politique des bagages et un système de tarification flexible.