Le Chemin de fer du Vivarais est en pleine rénovation. Il lui faudra encore un an au moins pour que reprennent les circulations vapeur. En attendant, les amateurs sont invités à découvrir la portion de ligne Boucieu-le-Roi – Troye à la force du mollet en vélorails. Une autre manière de découvrir le parcours au ras du ballast, le nez au vent en pleine nature ardéchoise.
C’est un vélorail élégant qui circule sur 10 km, le long des gorges du Doux, en Ardèche. De Boucieu à Troye, 24 engins bien carrossés accueillent les amateurs. Certains ont quatre places, d’autres cinq pour mieux véhiculer les familles avec enfants. Confortablement installés, les voyageurs entament un parcours tout en descente qui sinue le long de la rivière ou en sous-bois, et franchit tunnels et viaducs. Tout le plaisir du voyage réside dans le souffle de l’air frais et dans cette façon de glisser sur les rails, rapidement mais sans à-coup et sans effort, à travers un beau paysage. Pas de difficulté non plus pour le retour, qui exige de remonter la côte jusqu’à Boucieu. À Troye, les voyageurs abandonnent le vélorail et sont invités à emprunter l’autorail historique qui les attend. Celui-ci les embarquera tandis que les vélorails, solidement arrimés derrière, seront tractés à vide jusqu’à Boucieu où ils reprendront du service. Ces vélorails innovent à plus d’un titre. Nous sommes ici sur une portion de voies du célèbre chemin de fer du Vivarais. Mais pour le moment, les trains ne circulent pas. D’importants chantiers sont en cours : RVB, restauration de machines, construction d’une gare et d’un atelier de maintenance. La reprise des circulations marquera le renouveau de ce chemin de fer, connu sous le nom de Mastrou. L’exploitant a voulu que le public continue à profiter de cette ligne sous la forme d’un vélorail. Et le succès est tel que son exploitation perdurera. 18 000 passagers en 2011, et certains ont dû renoncer au parcours, faute de place… Kléber Rossillon, qui exploite désormais ce réseau, a bien fait les choses. « Nous avons voulu faire du nouveau. Nous avons constaté, en particulier, que les vélorails sont mal adaptés aux lignes en descente. Nous nous sommes adressés au Vélorail du Larzac, qui nous a fourni les renseignements techniques, explique Kléber Rossillon, cogérant de la SNC Chemin de fer du Vivarais. Pour perfectionner cet engin, nous nous sommes tournés vers une entreprise de la région, les Carrosseries Vincent, implantées dans la Drôme. » Cette dernière jouit d’une longue expérience dans divers domaines automobiles, construction et carrosserie industrielle, hydraulique, réparation et tôlerie. Ainsi est né ce véhicule qui renouvelle complètement l’allure du vélorail. Au lieu d’un engin lourd, fait de tubes avec un pédalier apparent, on a ici une sorte de petite voiture joliment carrossée, avec capot et garde-boue, bien campée sur les rails. Les constructeurs l’ont dotée d’un frein hydraulique, une nouveauté particulièrement bienvenue sur les pentes accentuées de l’Ardèche. Autre amélioration pour l’utilisateur, celui-ci est en position de pédalage allongée, une position connue pour éviter de fatiguer la colonne vertébrale. Toutes les conditions sont réunies pour profiter, de façon originale et malgré les travaux, de ce joli paysage de l’Ardèche.
Christine CARTIER
Renseignements :
www.velorailardeche.com
Photo : © Vélorail de l’Ardèche/Jean-Jacques Dard