On dit souvent que les voies du Seigneur sont impénétrables. Rail Passion a malgré tout tenté de découvrir le réseau ferré du Vatican, curiosité méconnue de l’État pontifical.
La Cité du Vatican, plus petit État du monde avec une superficie de 44 ha, est enserrée dans Rome et est mondialement connue pour être la résidence du pape, le chef de l’Église catholique. L’actuel pape, François, est argentin et son père était cheminot. L’un des aspects méconnus de cet État est la présence d’une gare dans le Vatican et d’une ligne ferroviaire. Plus exactement, il s’agit d’un raccordement au réseau ferroviaire italien, qui aboutit à hauteur de la gare de Rome Saint-Pierre. Remontons d’abord le cours de l’histoire pour comprendre la construction de ce raccordement et de la gare.
Lors de l’apparition du chemin de fer au XIXe siècle, l’Église voit d’un très mauvais oeil ce nouveau moyen de transport. Le pape Grégoire VII aurait déclaré : « chemin de fer, chemin d’enfer ! ». Fort heureusement, ses successeurs n’auront pas cette diabolique vision du ferroviaire et promouvront la construction de lignes de chemin de fer dans l’Italie alors sous la coupe de l’Église. Les soubresauts de l’histoire feront que les papes n’auront plus ensuite pour seul territoire que la Cité du Vatican, qui prendra la forme que nous lui connaissons de nos jours.
Le 11 février 1929, l’État du Vatican et l’Italie signent les accords du Latran qui stipulaient que l’Italie devait entre autres mesures construire une gare à l’intérieur de l’État du Vatican et qu’elle devait être reliée au réseau ferré italien. La consistance exacte du projet, notamment la localisation de la gare, évoluera jusqu’au début des travaux le 3 avril 1929. Le premier train d’essais circulera en mars 1932 mais ce n’est que 2 ans plus tard que la gare fut officiellement inaugurée en présence des représentants de l’État italien.