La fermeture du site historique des ateliers du matériel de Romilly s’est accompagnée de la création d’un pôle d’excellence de nouvelle génération
spécialisé dans la réparation et la révision des pièces utiles au matériel roulant.
Visite guidée du nouveau technicentre ouvert depuis l’été dernier.
Une page vient bien de se tourner à Romilly-sur-Seine (Aube). La SNCF est clairement dans l’ADN de la ville depuis plus de 130 ans, selon les mots du maire Éric Vuillemin. Et pourtant, il y a quatre ans, l’annonce de la fermeture du site historique des ateliers du matériel provoque une onde de choc. Depuis sa création en 1884 pour la Compagnie de l’Est, le site industriel avait traversé les siècles et les révolutions technologiques. Sur 26 ha dont 6 000 m² de bâtiments couverts, jusqu’à 1 900 cheminots y ont travaillé au milieu du XXe siècle. Il y en avait environ 530 en 2015 lors de cette annonce. Longtemps spécialisé dans l’entretien des voitures (dont les dernières rénovations Corail mais aussi une partie du programme Téoz), il avait prospéré aussi dans la rénovation des rames TGV Atlantique à la mode Lacroix puis du TGV Sud-Est. Entre 2010 et 2017, 34 rames ont reçu la rénovation Nouveau Design avec application de la livrée carmillon.
L’annonce de la fermeture s’accompagne de l’annonce d’une mutation : un pôle d’excellence de nouvelle génération va être construit. Il se spécialisera dans la réparation et la révision des pièces utiles au matériel roulant ferroviaire. Par contre, l’implantation se fera dans la zone d’activités économiques Aéromia de Romilly. Il perd sa proximité avec la gare ainsi que tout raccordement ferroviaire au réseau national. Pour rappeler le volet ferroviaire, la motrice 23064 de la rame 32 du TGV SE aux couleurs de la livrée carmillon trône à l’entrée du nouvel établissement. Une rénovation que cette rame livrée en 1981 et radiée fin 2013 n’a pourtant pas connue !
L’investissement est de 25 millions d’euros pour les bâtiments auxquels s’ajoutent les 5 millions de l’outillage. Sur six hectares, les ateliers couvrent 20 700 m². L’appel d’offres est lancé en avril 2017, le permis de construire déposé en novembre et le lancement des travaux en juin 2018. Les aménagements démarrent début 2019 et à la fin de l’été les équipes emménagent.
Les bâtiments bénéficient évidemment des meilleures dispositions de construction du moment : luminosité avec 76 fenêtres, 250 skydomes et des leds, isolation thermique digne des meilleurs appartements, panneaux photovoltaïques sur la toiture des parkings, ventilation réfrigérée (une rareté dans des locaux industriels), acoustique.
Mais les innovations portent essentiellement à l’intérieur. Un jumeau numérique très détaillé du bâtiment a été utilisé pour préparer en amont la phase d’exploitation. Les équipes ont pu se projeter dans leurs futurs espaces de travail.