Les premières caisses de ce matériel à grande capacité destiné aux lignes D et E du RER commencent à prendre forme. Mis sous pression par IdFM, les constructeurs, Alstom et Bombardier, s’activent pour que des trains d’essai commencent à circuler dès cet été.
À l’occasion d’une visite des usines de Bombardier et d’Alstom dans le Valenciennois le 19 février, les représentants d’Île-de-France Mobilités et de la SNCF ont pu découvrir les premiers chaudrons du futur RER. Cette visite au pas de course a été l’occasion pour la présidente Valérie Pécresse de mettre la pression sur les deux constructeurs sur le respect des délais de fourniture : « Cliente exigeante, bienveillante mais impatiente. Car les usagers souffrent de leurs conditions de transport. »
Car ce marché de janvier 2017 est hors nomes : 255 rames dont 71 en commande ferme pour 3,75 milliards d’euros. Et la présidente de rappeler son implication dans ce marché. À l’origine, ces rames étaient avant tout nécessaires pour le prolongement du RER E à l’ouest. Puis, il a été décidé d’en équiper l’ensemble de la ligne, soit 130 rames Z 58000 courtes de 112 m, pour remplacer aussi les MI 2N existants sur la partie est de la ligne. Enfin, conformément à la politique volontariste des actuels gouvernants régionaux, il a été acté de remplacer les Z 2N de la ligne D par 125 rames Z 58500 longues de 130 m. Et l’engagement pris est de faire circuler les premiers exemplaires du RER NG sur cette ligne D dès 2021.
Or, les nouvelles n’étaient pas bonnes fin 2018, où un retard de cinq mois était annoncé. En montrant leurs chaînes de production, les deux constructeurs se sont montrés rassurants sur le respect du planning. Alstom, chef de file, produit les véhicules d’extrémité à un seul niveau et fera l’assemblage final des rames. Un premier chaudron est à La Rochelle pour des essais de compression et de charge notamment vis-à-vis du transformateur. Un autre est en peinture et un troisième est à la « cathédrale » pour les soudures des quatre faces. Rappelons que ces caisses sont en aluminium. Actuellement, il faut trois jours pour faire une voiture. Alstom investit dans 250 recrutements et 40 millions d’euros d’outillage de façon à produire une voiture par jour lorsque la chaîne sera sur la série. De son côté, Bombardier construit les véhicules intermédiaires, au nombre de quatre (rames courtes du RER E) ou cinq (rames longues du RER D), à deux niveaux. Les caisses sont en acier. Bombardier a ouvert une deuxième chaîne de production, recruté 100 personnes et investi 11 millions d’euros. Il y aura cinq trains d’essai disponibles fin 2019 et les premiers tests doivent démarrer à l’été 2019. L’homologation est attendue mi-2021.