Déjà largement présent, le numérique offre tous les jours de nouvelles opportunités pour le transport ferroviaire. SNCF Réseau a présenté fin août un certain nombre d’entre elles touchant notamment à la maintenance mais aussi à l’exploitation.
Le digital n’est pas nouveau dans le monde ferroviaire, mais l’ouverture du cinquième espace 574 (en référence à la vitesse du record) à Hellemmes près de Lille après ceux de Saint-Denis, Nantes, Toulouse et Lyon, marque une accélération numérique comme levier de transformation pour la production de Réseau et de Mobilités. L’entreprise attend une révolution par le digital avec pour objectifs l’amélioration de la productivité et de la performance.
Réseau a présenté ce 28 août plusieurs projets innovants. Vibrato est en test depuis six mois à Paris-Est, où 40 conducteurs de trains TER et Transilien utilisent un smartphone muni d’un accéléromètre et d’un gyroscope pour enregistrer les vibrations des roues. La comparaison entre trains successifs permet de lancer si nécessaire des alertes, voire des visites sur place. Ce programme alimente le système de maintenance prédictive.
Lidar est une application qui fournit un scan en 3 D du Réseau ferré national grâce à un faisceau laser à haute intensité avec nuage de points. Trois trains de surveillance du réseau Vigirail vont être équipés de ces capteurs pour actualiser cette image informatique du réseau puisqu’il circule tous les quatre mois au même endroit. L’organisation de la maintenance va s’en trouver facilitée avec l’association à l’intelligence artificielle et l’emploi de tablettes numériques pour les opérateurs.
Cela prépare à la création d’un jumeau numérique du réseau qui comprendra trois couches : la description physique du réseau, l’état des composants et le fonctionnement (celui des postes d’aiguillages par exemple). Les métiers vont changer en matière de coût et d’efficacité. Les opérateurs dotés de leur tablette pourront assurer une maintenance prédictive.
Ce jumeau numérique devrait aussi pouvoir faire circuler davantage de trains en les rapprochant grâce à la signalisation embarquée. Deux prototypes de trains autonomes sont attendus d’ici cinq ans. Le premier block digital sera déployé d’ici un an. Enfin le jumeau numérique permettra de simuler des situations perturbées, de proposer de nouvelles installations et de former le personnel aux procédures rares.
Le réseau « Nouvel’R » va utiliser le numérique pour un saut de performance (ERTMS de la LGV Paris – Lyon, gestion des circulations en temps réel), mais aussi pour réduire les coûts d’exploitation (cas des petites lignes en voie unique avec la géolocalisation).
Côté matériel, 30 % des pannes à bord des trains connectés ont été évitées grâce au télédiagnostic et à la maintenance prédictive. Les rames modernes ont un réseau informatique qui dialogue automatiquement avec les centres de maintenance. Cela permet d’organiser au mieux les opérations de réparation en termes d’efficacité et de délai. Les informations rapatriées sont personnalisées au poste de travail.