Ouvertes en septembre pour une durée de trois mois, ces Assises ont la tâche délicate de tenter de concilier la nécessité de développer les transports publics et la volonté gouvernementale de maîtriser les coûts.
Le 19 septembre, Édouard Philippe, Premier ministre, et Élisabeth Borne, ministre des Transports, ont lancé les Assises natioÂnales de la mobilité pour une période de trois mois ponctuée de débats, rencontres, concertations et ateliers d’échanges. L’objectif est de répondre au discours prononcé par le président Emmanuel Macron lors de l’inauguration des LGV SEA et BPL le 1er juillet dernier. Si ces inaugurations sont encore des événements sources de fierté, d’émotion et d’émerveillement, selon les termes du Premier ministre, il est temps de réfléchir aux besoins de transport des Français dans 10, 20 ou 30 ans. Il faut répondre à l’équité de la fracture sociale et territoriale : 40 % de la population n’a pas accès aux transports collectifs ; c’est donc la voiture ou rien. Le « rien » pouvant être le non-accès à l’emploi ou aux services publics. Il faut répondre au porte-à -porte le plus simple possible en combinant les moyens de transport. La révolution numérique doit apporter des mobilités différentes.
Pour le Premier ministre, la France doit relever plusieurs défis. Celui de la sobriété en carbone avec l’objectif de la COP 21 : neutralité carbone en 2050, alors qu’aujourd’hui, les transports représentent un tiers des b et 1/5 des b. Les transports doivent accompagner la transition. Le deuxième défi est celui de l’attractivité avec l’exemple du fluvial, des canaux et des ports. Le troisième est celui de la sincérité financière. Selon le chef du gouvernement, on a trop promis par le passé. Les trois dernières LGV ont coûté 13 milliards d’euros. Entre les engagements chiffrés à 18 milliards et les recettes de 11 milliards, il manque 7 milliards auxquels il convient d’ajouter 3 milliards pour la maintenance sur cinq ans (2017-2022) des réseaux routiers et fluviaux. Il convient d’y ajouter la dette de SNCF Réseau de 45 milliards d’euros qui s’accroît de 3 % par an. La ministre rappelle que 70 % des dessertes TGV sont déficitaires. Et paradoxalement, alors qu’on ouvre deux lignes nouvelles (et bientôt trois), SNCF Réseau doit augmenter ses péages que SNCF, ce que Mobilités répercute à ses clients, qui sont alors tentés d’aller voir ailleurs. D’autre part, alors que ces LGV permettent de rouler plus vite pour quelques destinations, des ralentissements existent sur 5 300 km du réseau classique. Il va falloir faire des choix et donner des priorités. Le Président veut mettre en avant les mobilités du quotidien. Au premier semestre 2018 sera présentée puis soumise au vote du Parlement une loi d’orientation des mobilités. Elle remplacera la Loti de 1982. Elle contiendra une programmation précise des projets et de l’entretien avec une partie très précise pour les cinq ans à venir, où les dépenses seront équilibrées par les recettes. Tant que cette équation n’est pas résolue, le gouvernement fait la pause dans tous les projets structurants. Une vingtaine sont con-cernés dont la LGV Bordeaux – Toulouse/Bayonne, la seconde phase de la LGV Rhin – Rhône, le canal Seine – Nord, les autoroutes A 31 bis en Lorraine et A 45 Lyon – Saint-Étienne. L’équation est cependant difficile : pour le canal Seine – Nord, plus de 230 millions