De passage sur le site Alstom de Belfort, le 22 mai dernier, le président de la République, outre les assurances quant à la commande de 15 RGV 2N2 Océane par la SNCF, a également mentionné que 23 locomotives appartenant au loueur Akiem devraient bénéficier d’une opération de maintenance patrimoniale réalisée à Belfort. Il s’agit de BB 36000 dont Akiem détient 30 exemplaires et dont sept, précédemment louées à l’Office chérifien des phosphates, sont déjà à Belfort pour une révision générale. Parmi ce lot de machines tout juste rentrées du Maroc (où elles se sont brillamment illustrées), deux unités accidentées font l’objet de lourds travaux de chaudronnerie.
Après avoir procédé à un dialogue compétitif avec différents prestataires, Akiem a retenu l’offre d’Alstom, mais n’a pas encore finalisé, à ce stade, de contrat pour la révision des 23 Astride. Le contrat est en cours de négociation avec Alstom Transport et cet investissement significatif (17 millions d’euros) sera réalisé au fur et à mesure de la commercialisation de ces matériels. La société ne peut s’engager sur un agenda précis, mais considère l’opération comme assez inéluctable, malgré la baisse significative des volumes (trafic céréales atone, fin des grands chantiers) de fret fin 2016.
Les 30 BB 36000 d’Akiem vont être rénovées sans modification de leur configuration : en l’absence d’équipement ETCS ou de TBL 1 +, elles resteront cantonnées en Belgique hors des lignes équipées ETCS L 1. Ce qui limitera de plus en plus leurs capacités à circuler dans ce pays, sur un domaine accessible qui se réduit graduellement.
En revanche, l’évolution, pour un certain nombre d’entre elles, de leur configuration de 36000 à celle de 36300 (aptes Italie avec le SCMT) a été évoquée avec Alstom et est à l’étude chez Akiem. Mais il faut pour cela qu’Akiem et Alstom sécurisent le processus d’homologation qui devient complexe, du fait des dernières exigences réglementaires définies par les STI.
Enfin, Akiem doit s’assurer du bon positionnement de marché, et sécuriser la rentabilité de son investissement, nonobstant le coût de l’opération (plus de 100 millions d’euros pour la flotte) et trouver des clients prêts à s’engager dans la durée. Le loueur ne détaille pas ce dernier point, mais reconnaît discuter avec plusieurs prospects, des deux côtés des Alpes, pour ce type de locomotives. Il n’est donc pas interdit d’imaginer que l’opération puisse être, au final, engagée et bénéficier au site de Belfort…