La capitale des Gaules dispose d’un réseau multimodal unique en France. Métros, tramways, trolleybus, funiculaires, sans oublier les autobus, offrent des connexions multiples tandis que plusieurs lignes sont en chantier ou en projet.
Quand Lyon supprime son dernier tramway, en 1957, c’est dans l’idée de construire rapidement un métro. Mais ce vieux rêve que la ville partage avec Marseille tarde à se concrétiser. En attendant, le trolleybus se taille la part du lion devenant dans les années 60 le premier réseau de France. Néanmoins, Lyon est aussi la ville de Berliet, le constructeur d’autobus et son modèle PCMR est retenu comme autobus standard (tout comme le Saviem SC 10) par la RATP en 1965. Ce choix ouvrira largement les portes du réseau lyonnais à l’autobus diesel qui gagne progressivement du terrain. Il sera même décliné en version articulée, le PH 12-180, surnommé la bétaillère par les usagers en raison de son inconfort. À la différence d’autres agglomérations, où il est progressivement supprimé, le trolleybus perd du terrain mais sans totalement disparaître.
Durant toute la décennie 1970, c’est le bus qui assure l’essentiel des déplacements sur des axes où les tramways rencontraient des fréquentations records. C’est le cas de la ligne 7 de Perrache à Cusset, longtemps considérée comme la plus forte ligne de France avec sa desserte assurée à la minute.
Après divers projets, la ville se lance en 1973 dans la construction de son métro. En grande partie en tranchée couverte, le chantier commence entre Bellecour et Victor- Hugo. Mais avant son ouverture, une première étape est franchie avec la transformation du funiculaire de Croix-Paquet en système à crémaillère. Lyon et ses hauteurs disposaient à l’origine de cinq « ficelles », dont deux ont disparu, la dernière, celle de la rue Terme, transformée en 1967 en voie routière. Celle de Croix-Paquet est modernisée pour une intégration future au réseau de métro. Trois motrices à crémaillère entrent en service en décembre 1974. À brève échéance, il est prévu de prolonger cette ligne vers le sud.
Après cinq ans de travaux, le métro est enfin ouvert le 2 mai 1978. Plus qu’une simple ligne, il s’agit d’un véritable réseau, déployé en trois nouvelles lignes, A, B et C. La ligne A relie sur un axe essentiellement est – ouest Perrache à Laurent-Bonnevay en intégrant l’itinéraire de l’ancienne ligne 7. La ligne B s’étend sur un axe nord-sud de La Part-Dieu à Charpennes. La ligne C reprend l’ancien funiculaire de Croix- Paquet prolongé au sud vers Hôtel-de-Ville en correspondance avec la ligne A du métro. Les lignes A et B sont en correspondance à la station Charpennes. Ce réseau prolongé à plusieurs reprises ne cesse depuis son ouverture de se développer. S’il s’inspire de son cousin parisien, il adopte également ses propres solutions techniques. Il est à roulement sur pneus (comme Marseille) à une époque où la RATP vient d’engager des MP 73 sur la ligne 6 malgré les bonnes performances des rames fer MF 67. Les rames MPL 75 (métro sur pneus de Lyon) qui seront déployées sur les lignes A et B sont au gabarit de 2,90 m (plus large que les 2,40 m parisiens) composées de trois voitures de 18 m, deux motrices encadrant une remorque formant des rames de 54 m. Comme à Paris, ce matériel permet la conduite semi-automatique avec conducteurs. La longueur des quais est de 70 m sur les lignes A et B, un peu plus sur la ligne D avec 72 m. Sur la ligne C, les quais sont longs de 40 m. Autre particularité, le métro roule à gauche.