Avec la réforme de la BB 67351, le parc des BB 67300 chambériennes est réduit à néant. Ainsi se termine près d’un demi-siècle de présence de ces machines dans le dépôt savoyard. D’abord utilisées pour remplacer les vapeurs, sur des trains de fret et de voyageurs, elles auront vu leurs parcours s’étioler peu à peu au fur et à mesure de l’électrification des grands axes de la région et de l’introduction de nouveaux matériels. Depuis 2010, elles étaient uniquement affectées au sillon alpin.
À quelques mois de distance, cette vaillante série de grosses diesels de ligne aurait atteint le cap des 50 années de présence continue au dépôt savoyard de Chambéry, exception faite d’une courte période en début de carrière. Mis à part les 67314, 67318, 67322, 67356, toutes y auront fait un stage plus ou moins long. Emblème de la traction diesel lourde initiée par la SNCF à la fin des années 60 dans le but de prendre la relève de la traction vapeur dans tout le quadrilatère rhônalpin, la série aura par la suite essaimé sur des lignes extérieures à ce périmètre, assurant non seulement du trafic voyageurs express et régional, mais aussi des trains de fret. Ces dernières années, l’activité de ces machines s’est marginalisée dans le cadre des activités Intercités et TER. Condamnées pour 2015, les dernières unités ont fait de la résistance sur la ligne du sillon alpin, où la traction électrique a eu une fois pour toutes raison d’elles ce printemps. Quoique moins appréciées pour leur comportement en ligne, du fait de leur suspension plus dure que celle de leurs soeurs les BB 67400, sorties à la suite, elles auront assuré un dur service en relayant au début les 141 R des dépôts d’Annemasse, Vénissieux et Grenoble.
Chambéry, dépôt pionnier de la série
Commandées à 70 exemplaires après la série des BB 67000 équipées d’un moteur diesel Pielstick développant 1 472 kW, ayant fait également leurs premières armes en Savoie-Dauphiné, les 67300 bénéficient d’un moteur plus puissant de 1 765 kW. D’une masse de 80 t, pourvues elles aussi d’un double rapport de réduction pneumatique manoeuvrable à l’arrêt donnant 140 km/h en régime voyageurs et 90 en régime marchandises (1), elles disposent d’une transmission triphasé-continu par alternateur et redresseur essayée sur la 67291 (ex-67036) permettant le chauffage électrique des rames voyageurs. Elles sont couplables avec leurs devancières ainsi qu’avec les A1A-A1A 68000 et les BB 67400 qui vont leur succéder. Leur autonomie de circulation est de l’ordre de 900 km.
Les dernières que j’ai pu voir étaient sur les omnibus Saint-Marcellin Chambéry et se sont effacées au début de l’été au profit de rames 24500
La 67351 n’est toujours pas radiée au 23/10/2016. Elle sert à effectuer des acheminements entre Chambéry et la région lyonnaise (Vénissieux, Lyon Croix-Barret, …).
Chambéry a retrouvé la 67386 pour effectuer les opérations nécessaires avant radiation (toujours pas prononcée d’ailleurs)…
Chambéry ne leur a donc pas encore dit « adieu !! »