Reprenant les axes entre Paris, Montereau et Montargis, non inclus dans le RER D, cette ligne, moins fréquentée que ses homologues parisiennes, a longtemps pâti de conditions d’exploitation médiocres. Son cadencement en 2008 a apporté une nette amélioration et le mouvement se poursuit aujourd’hui avec d’importants travaux de modernisation des infrastructures qui accompagnent l’arrivée sur la ligne du matériel Regio 2N à partir de la fin 2017.
La présentation de la version Île-de-France du Regio 2N de Bombardier et son arrivée prochaine sur les rails franciliens nous incitent à découvrir la ligne R du Transilien. Héritière de la banlieue de la gare de Paris-Lyon, elle correspond aux axes non repris par la ligne D du RER dans sa partie sud. Sa faible fréquentation la classe en bas du tableau des lignes SNCF de l’agglomération parisienne. Les représentants des collectivités et les voyageurs ont souvent dénoncé l’absence de modernisation de cette ligne à tous les niveaux (matériel roulant, desserte, gares, services), y compris la tarification. Avant le Pass Navigo à tarif unique, les habitants du sud de la Seine-et- Marne payaient en effet le prix maximal pour un service qu’ils estimaient insuffisant. Depuis quelques années, la tendance s’inverse et la mise en service des nouvelles rames Regio 2N sera le point d’orgue de cette modernisation. Cette arrivée va aussi demander un certain nombre d’aménagements que nous allons décrire.
Une ligne, trois axes
Dans le cadre de l’artère impériale Paris – Lyon – Marseille, le premier tronçon à être mis en service est Melun – Montereau par Moret-Veneux-les-Sablons (rive gauche) le 3 janvier 1849. Il est suivi de Paris – Melun par Combs-la- Ville le 12 août 1849 puis Moret – Montargis le 14 août 1860 au titre de la liaison Moret – Lyon et enfin Melun – Montereau par Héricy (rive droite) le 1er juin 1897 au titre de la liaison Corbeil-Essonnes – Melun – Montereau du plan Freycinet. Le quadruplement entre Paris et Villeneuve- Saint-Georges se fait par étapes entre 1884 et 1887. Et deux voies supplémentaires sont aménagées de Paris à Melun par Brunoy entre 1904 et 1926. L’électrification en courant continu de l’axe PLM, y compris la rive droite, est opérationnelle en août 1950. Dès 1954, les nouvelles automotrices Z 5100 pren-nent en main les trains de la petite et la moyenne banlieue jusqu’à Melun. Au-delà , c’est le royaume de la grande banlieue avec des rames réversibles de voitures ex-PLM. Les autorails 150 puis 425 ch (X 4630 notamment) circulent quant à eux sur Moret – Montargis. L’électrification de l’axe du Bourbonnais n’interviendra qu’en mars 1988 avec du 1,5 kV jusqu‘au sud de Montargis pour permettre l’utilisation du parc monocourant de la banlieue sud-est, notamment Z 5100 et Z 5300, en 1982, puis Z 5600 en 1989.
En 1980, les voitures VO 2N, dérivées des VB 2N et adaptées à la grande couronne (sièges individuels type Z 6400 avec appui-tête ou bagageries par exemple), arrivent sur Paris – Montereau. Il y a cinq rames de huit voitures et leurs parcours les amènent jusqu’à  Sens et Laroche-Migennes. Dès 1992, elles sont remplacées par des voitures V 2N au confort proches des voitures Corail, la climatisation en moins. La grande couronne sud-est, future ligne R du Transilien, se compose en fait de trois branches. Au départ de Paris-Lyon, les trains utilisent principalement les voies 1 et 2 jusqu’à Melun, premier arrêt et préfecture de Seine-et- Marne, département dans lequel est établie la quasi-totalité de la ligne. Un premier axe, dit de rive gauche, rejoint Montereau-Fault- Yonne en desservant cinq gares : Bois-le-Roi, Fontainebleau-Avon, Thomery, Moret-Veneux-les-Sablons et Saint-Mammès. L’axe de rive droite permet lui aussi de relier Melun à Montereau en desservant huit gares : Livry-sur-Seine, Chartrettes, Fontaine-le-Port, Héricy, Vulaines-sur-Seine-Samoreau, Champagne-sur-Seine, Vernousur- Seine et La Grande-Paroisse. Enfin, le troisième axe relie Moret à Montargis avec sept gares intermédiaires : Montigny-sur-Loing, Bourron-Marlotte-Grez, Nemours- Saint-Pierre, Bagneaux-sur-Loing, Souppes-Château-Landon, Dordives et Ferrières-Fontenay. Ces deux dernières gares, ainsi que Montargis, sont situées dans le Loiret, en région Centre-Val de Loire. La ligne R comporte donc 24 gares. Les trois axes sont à double voie. Les bifurcations de Melun Nord, Moret et Montereau sont à niveau. Seule la bifurcation de Melun sud possède un sautde- mouton.
Des équipements contrastés
L’ensemble est équipé du BAL depuis 1935-1936 entre Paris et Villeneuve-Saint-Georges, 1950 au-delà vers Melun et Montereau par les deux rives, 1987 sur le Bourbonnais. Il est complété par du KVB et la radio sol-train. Une modernisation de la signalisation intervient en 1991 entre Melun et Saint-Mammès avec création de deux pas d’IPCS puis en 1994 entre Villeneuve-Saint-Georges et Melun avec redécoupage des cantons.